Syrie : la Russie bloque toujours l'ONU

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avec agences , modifié à
Le projet de résolution ne convient pas à Moscou. A Homs, 260 civils auraient été tués vendredi.

La Russie reste droite dans ses bottes. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a condamné samedi le projet de résolution de l'ONU sur les violences en Syrie et estimé qu'un vote du texte serait un "scandale".

"Le projet ne nous convient absolument pas", a déclaré Sergueï Lavrov dans un entretien à la télévision russe Rossia, "si (les Etats-Unis) veulent encore un scandale au Conseil de sécurité, on ne peut pas les arrêter", a-t-il ajouté. La Russie fera donc usage de son droit de veto lors du vote prévu samedi si ses amendements ne sont pas pris en compte.

Pas d'intervention militaire

Ce projet exprime le soutien du Conseil de sécurité au plan de sortie de crise de la Ligue arabe adopté le 22 janvier, qui prévoit la mise à l'écart du président Bachar al Assad et la formation d'un gouvernement d'union nationale avant la tenue d'élections. La dernière version, qui pourrait être mise au voix ce samedi, ne détaille pas le plan et établit clairement que le texte ne peut justifier une intervention militaire.

La réunion du Conseil de sécurité de l'ONU intervient alors que les violences se multiplient en Syrie. A Homs, 260 civils auraient été tués dans la nuit de vendredi à samedi, selon le Conseil national syrien, qui regroupe la plupart des courants de l'opposition. La chaîne d'information Al-Jazira a montré des dizaines de corps sans vie jonchant les rues de la ville.

"Une pluie de bombes" :

"Un massacre odieux" à Homs

La communauté internationale s'est émue de ces nouvelles attaques. "Les nouvelles effroyables en provenance de Homs montrent que le régime Assad ne relâche pas son usage de la violence. Au contraire : l'intensité avec laquelle les troupes gouvernementales syriennes attaquent leur propre peuple s'accroît", a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, dans un communiqué en marge de la Conférence sur la sécurité de Munich.

Pour le ministre des Affaires étrangères françaises, Alain Juppé, les autorités syriennes "ont franchi un pas supplémentaire dans la sauvagerie" à Homs. "Ce déchaînement de violence souligne l'urgence que le Conseil de sécurité des Nations unies sorte de son silence pour dénoncer les auteurs de ce crime et ouvre la voie à la mise en oeuvre du plan politique de la Ligue arabe".

"Ce déchaînement de violence souligne l'urgence que le Conseil de sécurité des Nations unies sorte de son silence pour dénoncer les auteurs de ce crime et ouvre la voie à la mise en oeuvre du plan politique de la Ligue arabe", qui prévoit à terme le départ de Bachar al-Assad avant l'ouverture de négociations avec l'opposition, a-t-il ajouté.

Les Frères musulmans, membres du CNS, réclament une enquête internationale une enquête internationale sur "le massacre odieux" commis à Homs.