Syrie: la justice valide la saisie de biens de Rifaat al-Assad, sa version fragilisée

Les enquêteurs avaient évalué à environ 90 millions d'euros le patrimoine détenu en France par Rifaat al-Assad et sa famille.
Les enquêteurs avaient évalué à environ 90 millions d'euros le patrimoine détenu en France par Rifaat al-Assad et sa famille. © AFP
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avec AFP , modifié à
Rifaat al-Assad, l'oncle du président syrien est mis en examen pour recel de détournement de fonds publics et blanchiment en bande organisée de fraude fiscale aggravée.

La cour d'appel de Paris a validé plusieurs saisies de biens immobiliers en France de Rifaat al-Assad, l'oncle du président syrien, et fragilisé sa version dans l'enquête où il est soupçonné d'avoir détourné les richesses de son pays, a-t-on appris vendredi de sources proches du dossier.

90 millions d'euros de patrimoine détenu en France. La chambre de l'instruction a rejeté des appels de Rifaat al-Assad et confirmé les saisies opérées par le juge Renaud van Ruymbeke sur plusieurs sociétés détenant des biens immobiliers dans les quartiers huppés de Paris. Après une plainte de l'ONG Sherpa, les enquêteurs avaient évalué à environ 90 millions d'euros le patrimoine détenu en France par Rifaat al-Assad et sa famille, entre ses biens immobiliers à Paris, un haras dans le Val-d'Oise ou un ensemble de bureaux à Lyon. D'autres contestations de saisies seront examinées ultérieurement par la justice, a indiqué une source proche du dossier.

Ecoutes téléphoniques. Rifaat al-Assad, 79 ans, a été mis en examen le 9 juin dernier pour recel de détournement de fonds publics et blanchiment en bande organisée de fraude fiscale aggravée. Le juge d'instruction le soupçonne d'avoir détourné des fonds publics syriens avant de partir en exil en Europe, avec sa famille et sa suite. Rifaat al-Assad s'est défendu en racontant que toute sa richesse provenait de dons de la famille royale saoudienne. Il s'est également présenté comme un homme politique ne s'occupant pas de son patrimoine, disant ignorer les documents qu'il signe, une version fragilisée par la cour d'appel. Dans l'une de ces décisions, la chambre de l'instruction s'appuie sur des écoutes téléphoniques pour relever qu'un gestionnaire "rendait compte" à Rifaat al-Assad "très régulièrement" de la situation de son patrimoine immobilier, a-t-on appris de même source.