Syrie : l'ONU veut amadouer la Russie

Ce processus est décrit comme "conduit par les Syriens". L'ONU veut éviter le blocage russe dans ce dossier.
Ce processus est décrit comme "conduit par les Syriens". L'ONU veut éviter le blocage russe dans ce dossier. © REUTERS
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avec AFP
Un nouveau texte vise à trouver un consensus avec la Russie qui s'oppose à toute ingérence.

L'ONU va-t-elle enfin réussir à sortir de l'impasse dans le dossier syrien ? Dans la nuit de jeudi à vendredi, les ambassadeurs des 15 pays membres du Conseil de sécurité ont de nouveau interrompu leurs négociations faute d'accord. Une nouvelle mouture du projet de résolution sur la Syrie va être envoyée aux gouvernements pour arbitrage.

Ce nouveau projet souligne clairement l'adhésion du Conseil de sécurité aux décisions de la Ligue arabe tout en faisant la part belle aux exigences russes sur ce dossier. 

"Des problèmes compliqués" à résoudre

Les ambassadeurs considéraient qu'ils étaient arrivés à la limite de leur marge de négociation sur ce texte et ont donc choisi de l'envoyer à l'échelon supérieur pour un arbitrage avant un vote. " Chacun demandera des instructions à sa capitale et nous espérons être en mesure de voter dès que possible", a déclaré jeudi à la presse l'ambassadeur britannique Mark Lyall Grant, tandis que l'ambassadrice américaine, Susan Rice soulignait qu'il restait des "problèmes compliqués" à résoudre.

Selon le texte, le Conseil "soutient pleinement (...) la décision de la Ligue arabe du 22 janvier 2012 de faciliter une transition politique conduite par les Syriens eux-mêmes et menant à un système politique démocratique et pluraliste".

Les ventes d'armes à Damas

Mais certains points importants de cette "transition" ne figurent pas dans ce texte. Notamment le transfert des pouvoirs du président Bachar al-Assad à son vice-président n'apparaissent pas, à la demande de Moscou qui ne voulait pas que le Conseil préjuge de l'issue de la crise en demandant a priori que le chef de l'Etat syrien cède le pouvoir.

Autre moyen d'amadouer les Russes, jusque-là très réfractaires au projet, ce processus est décrit comme "conduit par les Syriens".

Enfin, autres concessions à Moscou dans le texte : il n'y a pas de références aux sanctions économiques imposées par la Ligue arabe à la Syrie en novembre dernier, ni d'inquiétudes exprimée sur les ventes d'armes à Damas, que la Russie souhaite poursuivre. Le texte précise que le Conseil veut "résoudre la crise politique actuelle en Syrie de manière pacifique", afin de dissiper toute analogie avec l'affaire libyenne

Un vote lundi 

Après ce nouveau "tour de table" des gouvernements, ce texte peut encore être amendé. Le vote au Conseil pourrait intervenir dans les tout prochains jours, vraisemblablement lundi, selon des diplomates. Ils soulignent que des consultations sur la Syrie pourraient avoir lieu entre Occidentaux et Russes à l'occasion de la Conférence sur la sécurité de Munich ce week-end.