Syrie : l’aide humanitaire toujours bloquée

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avec agences et Sandrine Prioul , modifié à
Les camions du Croissant Rouge n’ont pas été autorisés à entrer à Homs.

Ni vivres ni aide médicale n’ont pu arriver samedi dans le quartier de Baba Amr, à Homs, aux mains de l’armée syrienne après quatre semaines d’affrontements. Les autorités syriennes avaient pourtant autorisé, dans un premier temps, l’entrée du Croissant Rouge et du Comité International de la Croix Rouge (CICR), avant de se rétracter et d’interdire aux sept camions humanitaires l’entrée dans la ville pour des "questions de sécurité".

Frédéric Joli, porte-parole du CICR fait part de ses inquiétudes au micro d’Europe 1 : "Plus le temps passe, plus la situation s’aggrave pour les gens qui demeurent coincés à l’intérieur de ce quartier qui a été soumis depuis des semaines à des violences intenses", explique-t-il.

Nouveaux bombardements, dans le quartier de Djobar

"On peut imaginer que les personnes qui n’ont pas pu fuir par leurs propres moyens sont dans un état extrêmement préoccupant, du fait qu’elles n’ont pas à manger, à boire, pas d’électricité depuis des jours. On peut aussi imaginer l’état dans lequel se trouvent les malades et les blessés qui sont laissés sans soins depuis plusieurs jours", ajoute-t-il.

D’autant qu’un autre quartier de Homs, Djobar, a été bombardé samedi par les forces de Bachar el-Assad.

La ville, pilonnée par les forces gouvernementales depuis 26 jours, est de nouveau aux mains du pouvoir depuis jeudi. Vendredi, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait déclaré que la situation dans ce pays était "inacceptable, intolérable", appelant les autorités syriennes à "laisser entrer sans conditions préalables" l'aide humanitaire dans le pays et l'ensemble des parties à cesser "toute violence".

La Chine appelle à la fin des violences

Côté diplomatique, la Chine a appelé samedi le gouvernement syrien et les autres "parties concernées" à cesser les violences, et elle s'est opposée à toute ingérence étrangère en Syrie sous des prétextes "humanitaires".

Les propos d’un haut responsable du ministère des Affaires étrangères, rapportés par l’agence Chine Nouvelle, "pressent le gouvernement syrien et les parties concernées de cesser immédiatement, complètement et inconditionnellement tous les actes de violence, particulièrement les violences contre des civils innocents".

Pas d’ingérence

Le communiqué rappelle par ailleurs que la Chine est opposée à toute ingérence étrangère en Syrie.

"La Chine désapprouve toute intervention armée ou toute pression pour un ‘changement de régime’ en Syrie", déclare le haut responsable cité par l'agence. "Nous nous opposons à ce que quiconque intervienne dans les affaires intérieures de la Syrie sous prétexte de questions ‘humanitaires’", dit-il.

A deux reprises depuis le début de la crise syrienne, la Chine s’est jointe à la Russie pour bloquer des projets de résolution au sein du Conseil de sécurité de l’ONU. Ces textes condamnaient la répression menée par le pouvoir du président Bachar al-Assad contre le soulèvement qui dure depuis près d'un an.