Syrie : Kerry veut encore croire à la paix

John Kerry
John Kerry est en déplacement à Bruxelles. © EMMANUEL DUNAND / AFP
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avec AFP , modifié à
"Nous n'abandonnons pas la poursuite de la paix", assure le secrétaire d'État américain malgré la rupture des pourparlers avec la Russie.

Les Etats-Unis n'ont "pas abandonné" la Syrie et n'ont pas renoncé à rechercher un plan de paix pour ce pays dévasté par la guerre, malgré la suspension de leur coopération avec la Russie. Le secrétaire d'État John Kerry l'a réaffirmé mardi. De son côté, Moscou, par la voix du porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, dit espérer que la "sagesse politique" pévaudra à Washington et que les "contacts dans les domaines particulièrement sensibles et indispensables pour sauvegarder la paix et la sécurité se poursuivront".

Le chef de la diplomatie américaine était probablement le dernier responsable américain à croire à une collaboration diplomatique et militaire avec Moscou pour trouver une sortie de crise en Syrie. Mais il a dû se plier à l'annonce lundi par la Maison Blanche du gel de ce dialogue américano-russe, notamment en raison de l'échec patent du dernier cessez-le-feu et du déluge de feu sur la ville septentrionale d'Alep.

Entretien avec Ban Ki-moon. "Je veux être très, très clair pour tout le monde: nous ne laissons pas tomber le peuple syrien, nous n'abandonnons pas la poursuite de la paix, nous n'allons pas déserter le champ multilatéral", a martelé John Kerry dans un discours sur les liens transatlantiques, à Bruxelles, devant le centre de réflexion German Marshall Fund.

Par la voie de l'ONU, dont le Conseil de sécurité a voté une résolution en décembre, et via le Groupe international de soutien à la Syrie (GISS, 23 pays et organisations multilatérales) doté depuis novembre d'une feuille de route diplomatique pour la Syrie, "nous allons continuer à chercher à avancer pour mettre fin à cette guerre", a assuré John Kerry. Le chef de la diplomatie américaine doit à cet égard s'entretenir mercredi avec le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, en marge d'une conférence internationale à Bruxelles sur l'Afghanistan.

Indignation pour Alep. Partisan de la voie diplomatique mais défendant aussi en coulisses l'hypothèse d'une implication militaire américaine plus importante en Syrie, John Kerry a lancé une virulente attaque contre le régime syrien et son allié russe. Ils "ont rejeté la diplomatie pour la poursuite d'une victoire militaire en passant sur des corps brisés, des hôpitaux bombardés et les enfants traumatisés d'une terre martyre", au moment où Alep, ville stratégique du nord de la Syrie, est en proie à de violents combats de rue, accompagnés de bombardements massifs qui ont suscité l'indignation des pays occidentaux.