Syrie, Irak, même combat pour les miliciens chiites

Un milicien chiite de la brigade Moqtada à Bagdad
Un milicien chiite de la brigade Moqtada à Bagdad © Reuters
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et Gwendoline Debono, envoyée spéciale à Bagdad
REPORTAGE - Aujourd'hui, ils défendent Bagdad contre les djihadistes de l’EIIL. Les miliciens chiites se battaient hier pour Bachar Al-Assad.

L'INFO. Jour après jour, les djihadistes sunnites progressent en Irak. Ils gagnent une à une les villes du Nord et se rapprochent de Bagdad. Dans la capitale, des milliers d’Irakiens continuent à se porter volontaire pour combattre les islamistes de l’Etat islamique en Irak et au Levant.

Pour certains, ce sera leur première expérience au combat. D’autres ont levé leurs armes face aux Américains d’abord, puis à al-Qaïda. Certains ont même porté leurs fusils pour Bachar Al-Assad, comme Abou Aref Al-Moussaoui, qu’a rencontré Europe 1.

A 35 ans, cet Irakien en a vu, des guerres. Devenu commandant, il inspire de la déférence à ses hommes alors que lui-même doit reprendre ses marques dans ce nouveau combat. Expérimenté, il est plus habitué à un autre terrain d’action : la Syrie.

Ses hommes toujours en Syrie. "J’ai passé les deux dernières années à me battre en Syrie, à Alep. C’est encore le cas aujourd’hui", explique celui qui partage sa vie entre les deux pays. D’ailleurs, pour Abou Aref Al-Moussaoui, il n’y a aucune différence entre les deux terrains de combat, si ce n’est la topographie : "A Alep, on se bat dans la ville, au milieu des bâtiments en béton", raconte-t-il, alors qu’ "ici, en Irak, c’est différent. C’est plat".

Alep Syrie

© Reuters

Ses hommes, des Irakiens, sont d’ailleurs restés là-bas, pour combattre auprès du régime syrien, contre les rebelles mais aussi contre l’Etat islamique en Irak et au Levant. Car l’EIIL, avant de prendre d’assaut tout le nord de l’Irak, a fait ses armes dans ce pays voisin, où il contrôle des zones entières.

La même bataille. Alors mener une milice chiite dans son pays d’origine n’effraye pas Abou Aref Al-Mouassaoui, car "ce sont les mêmes armes, la même stratégie. Et le même ennemi qui fait exploser une voiture bourrée d’explosifs avant de nous tirer dessus", raconte-t-il, en égrenant son chapelet de prière. Il promet d’éliminer tous ces djihadistes avec lesquels il ne partage rien, sauf de voir dans la Syrie et l’Irak le revers d’une même bataille.

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