Syrie : du chlore utilisé "systématiquement" comme arme

Un homme marche dans la poussière, après une attaque en Syrie (illustration)
Un homme marche dans la poussière, après une attaque en Syrie (illustration) © Reuters
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avec AFP
ARMES CHIMIQUES, BIS - Une enquête dévoile que le régime syrien a bien utilisé du chlore pour s'attaquer à des civils, au début de l'année.

L'INFO. On soupçonnait le régime syrien d'avoir utilisé une nouvelle arme chimique. L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques le confirme. Du chlore a bien été utilisé en tant qu'arme chimique en Syrie de manière "systématique et répétée", ont confirmé mercredi les enquêteurs.

Les symptômes, des photos et des témoignages. Les enquêteurs ont rassemblé des informations "confirmant qu'un agent chimique toxique a été utilisé de manière systématique et répétée en tant qu'arme dans des villages du nord de la Syrie au début de l'année", a indiqué l'OIAC dans un communiqué. Les enquêteurs ont identifié cet agent toxique comme étant du chlore, "soit seul, soit mélangé à un autre agent", sur la base de témoignages, de photos, de vidéos et de rapports médicaux, notamment.

"Les descriptions, les propriétés et le comportement du gaz, les signes et symptômes résultant d'une exposition et les réponses des patients aux traitements" ont permis aux enquêteurs d'affirmer que du chlore avait été utilisé dans les attaques sur les villages de Kafr Zeyta, d'Al-Tamanah et de Tal Minnis.

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Le dur travail des enquêteurs. En mai, l'équipe d'inspecteurs, cible d'une attaque, n'avait pas pu rejoindre Kafr Zeyta. En juin, un premier rapport des enquêteurs affirmait que les preuves rassemblées jusqu'alors donnaient "du crédit" aux accusations d'attaques au chlore. On est désormais certain que Damas a utilisé ce gaz comme arme. Les enquêteurs continuent par ailleurs leur travail sur le terrain.

L'enquête sur l'utilisation de chlore avait été annoncée fin avril après des accusations française et américaine sur ces attaques. Après la mise en place de cette mission d'enquête, il y a eu "une forte réduction des accusations d'attaque au chlore au cours des mois de mai, juin et juillet", a également affirmé l'OIAC, ajoutant qu'il y avait néanmoins eu "une vague de nouvelles accusations en août".

Le gouvernement syrien a pratiquement détruit toutes les armes chimiques qu'il avait au préalable recensées dans une déclaration faite à l'OIAC, mais des discussions continuent à propos d'éventuelles erreurs ou omissions dans cette liste. Les bombes au chlore sont par ailleurs une arme difficile à éliminer, indiquait à Europe 1 un porte-parole de l'OIAC.

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