Syrie : des intérêts français attaqués

Un rassemblement à Damas, le 13 novembre 2011.
Un rassemblement à Damas, le 13 novembre 2011. © Reuters
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avec AFP , modifié à
L'ambassadeur à Paris a été convoqué après l'attaque des bâtiments diplomatiques.

La décision de la Ligue arabe samedi de suspendre la Syrie de ses activités ne passe pas. Les intérêts français ont ainsi été la cible d’attaques samedi soir et dans la nuit de samedi à dimanche, a affirmé le Quai d’Orsay.

Le consulat honoraire de France à Lattaquié, dans le nord-ouest du pays, et la chancellerie détachée à Alep ont subi quelques dégâts matériels. "Des gens sont venus devant nos locaux et ont tenté d'y pénétrer mais ils n'y sont pas arrivés. Il y a eu quelques dégâts matériels, des vitres brisées, des plaques abimées, des drapeaux enlevés", a précisé une source diplomatique sous couvert d'anonymat.

Le régime syrien à l'origine des attaques

En réaction, le ministère français des Affaires étrangères a convoqué dimanche l'ambassadeur de Syrie en France pour un rappel. Les autorités françaises ont dénoncé "avec la plus grande vigueur" ces tentatives d'agression qualifiées d'"innacceptables".

Toujours selon le Quai d'Orsay, le régime syrien est à l'origine des exactions commises à l'ambassade de France en Syrie. "Le régime syrien est tenu pour intégralement responsable de ces dérives et devra rendre des comptes", précise un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

Pour Bernard Valero, le porte-parole du Quai d'Orsay, ces attaques visant la France ne sont pas surprenantes. "La France, dès le début a été en première ligne pour dénoncer cette répression, pour dénoncer ces violations des droits de l'homme. C'est peut-être l'une des raisons pour laquelle le régime syrien a voulu soit envoyer un signal, soit procéder à des intimidations, ce qui aura pour conséquence de renforcer la détermination de la France pour poursuivre ses efforts", a-t-il assuré au micro d'Europe 1.

De nombreuses ambassades attaquées

Des manifestants syriens pro-Assad ont également attaqué et mis à sac samedi l'ambassade d'Arabie saoudite à Damas en signe de protestation contre la décision de la Ligue arabe. Le pays, membre de la Ligue arabe, a également tenu pour responsable les membres du régime syrien.

Plusieurs centaines de manifestants se sont aussi rassemblés devant l'ambassade du Qatar. Certains d'entre eux ont forcé la grille de l'ambassade et sont montés sur le toit. L'ambassade turque et plusieurs de ses bâtiments administratifs ont également été visés par des manifestations violentes. La Turquie a décidé d'évacuer de Syrie les familles de ses diplomates et ses personnels non-essentiels.

Dimanche, des dizaines de milliers de personnes se sont encore rassemblées à Damas pour soutenir le régime de Bachar el-Assad. "Le peuple veut Bachar al-Assad", criaient les manifestants réunis sur la place Sabaa Bahrat.

L'organisation panarabe, qui se réunira une nouvelle fois mercredi, exclut le pays tant que le régime ne mettra pas en oeuvre le plan de sortie de crise qu'elle avait proposé, et qu'il avait accepté. La répression a fait selon l'ONU plus de 3.500 morts en huit mois.