Syrie : des diplomates américains "dissidents" réclament des frappes contre Assad

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avec AFP , modifié à
Une cinquantaine de diplomates américains ont formé un groupe "dissident" réclamant que les Etats-Unis frappent militairement le régime syrien.

Des diplomates du département d'Etat américain ont formé un groupe de "dissidents" qui a formulé dans un télégramme diplomatique des critiques de la politique des Etats-Unis vis-à-vis du règlement du conflit en Syrie, a reconnu jeudi soir la diplomatie américaine.

Un télégramme dissident. Confirmant une information du Wall Street Journal, le porte-parole du département d'Etat John Kirby a fait état d'un "télégramme dissident rédigé par un groupe d'employés du département d'Etat concernant la situation en Syrie". Le responsable américain a refusé de dévoiler le contenu précis du télégramme, le Wall Street Journal affirmant que ce texte réclame des frappes militaires américaines contre le régime du président syrien Bachar al-Assad.

Perspectives alternatives. "Nous examinons actuellement ce télégramme qui est sorti très récemment", s'est borné à dire John Kirby. Il a toutefois expliqué qu'il existait "officiellement" au département d'Etat un "canal dissident" ou "contestataire" qui "permet à des employés de faire part de points de vue différents et de perspectives alternatives sur des sujets de politique" diplomatique. Le président Barack Obama avait renoncé à la dernière minute à l'été 2013 à bombarder des infrastructures du régime de Damas, en dépit du fait que l'armée syrienne avait eu recours à des armes chimiques en août 2013.

Obama refuse. Barack Obama avait dans les mois précédents promis une action militaire contre la Syrie en cas de franchissement d'une telle "ligne rouge". Depuis ce renoncement, l'administration américaine refuse tout engagement militaire d'envergure en Syrie. Les Etats-Unis pilotent toutefois une coalition militaire internationale qui a effectué 13.000 frappes aériennes depuis l'été 2014 contre le groupe djihadiste Etat islamique en Syrie, mais aussi en Irak. Washington a également des dizaines de forces spéciales au sol en Syrie mais Barack Obama a toujours résisté à la pression du déploiement massif de dizaines de milliers de soldats.