Syrie : Damas s'en prend à Médecins sans frontières

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Bachar Jaafari, ambassadeur de la Syrie à l'ONU à New York en 2014. Image d'illustration. © PHILIPPE DESMAZES / AFP
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avec AFP , modifié à
Mardi, au lendemain du bombardement d'un hôpital MSF en Syrie, le régime de Damas a accusé l'ONG de travailler pour les services de renseignements français.

L'ambassadeur syrien à l'ONU Bachar Jaafari s'en est pris mardi à Médecins sans frontières (MSF), accusant l'ONG française de travailler pour les services de renseignement français.

Un hôpital qui n'avait pas de "permission". Un tir de missile a fait au moins onze morts lundi, selon MSF, dans un hôpital soutenu par MSF dans la province d'Idlib, dans le nord de la Syrie. "Ce prétendu hôpital a été installé sans la permission du gouvernement syrien par le soi-disant réseau français appelé Médecins sans frontières qui est une branche des services de renseignement français opérant en Syrie", a déclaré à la presse Bachar Jaafari. "Ils assument toutes les conséquences de cet acte parce qu'il n'ont pas consulté le gouvernement syrien", a-t-il ajouté. 

Les Etats-Unis accusés. L'ambassadeur de Syrie à Moscou avait accusé lundi l'aviation américaine d'avoir "détruit" l'hôpital soutenu par MSF, tandis que Washington a mis en cause le régime syrien et son allié russe. Bachar Jaafari a réitéré cette accusation contre Washington, affirmant que Damas dispose "d'informations crédibles" à ce sujet. "Il est plus facile de diffamer le gouvernement syrien ou nos alliés", a-t-il ajouté. Il s'exprimait à l'issue de consultations au Conseil de sécurité sur la situation en Syrie.

Pour la France, des "crimes de guerre". L'ambassadeur français François Delattre a immédiatement exprimé "sa condamnation la plus ferme des propos révoltants du représentant du régime de Damas, qui montre une fois de plus son vrai visage". Avant les consultations du Conseil de sécurité, François Delattre avait réitéré la ferme condamnation par la France du bombardement de l'hôpital. "Les attaques contre les structures de santé en Syrie par le régime ou ses soutiens sont inacceptables et sont constitutives de crimes de guerre", avait-il déclaré à des journalistes.