Bana Alabed décrit son quotidien sous les bombardements. 1:18
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Aude Vernuccio, édité par C.L.
Une jeune fille publie chaque jour des messages et des vidéos sur un compte géré par sa mère. Elle raconte son quotidien sous les bombes.

L'ONU dénonce la descente aux enfers vécue par les civils à Alep-est. 50.000 habitants ont fui les combats ces derniers jours. Souvent, personnifier la souffrance d'un peuple la rend bien plus concrète. Bana Alabed, une jeune fille de sept ans, raconte son quotidien sur Twitter depuis maintenant deux mois.

"J'ai peur". Des messages écrits en anglais avec des mots simples pour décrire une situation de plus en plus catastrophique. Mardi, Bana a publié une photo de sa maison détruite par les bombardements, avec au milieu des décombres, ses poupées, "tuées" dans l'attaque. "Je suis très triste mais heureuse d'être en vie", dit-elle. Chaque jour, des vidéos et des messages sont publiés, dictés par la mère de la fillette, Fatemah. "Mon école a été bombardée. Mon école me manque. Mes amis aussi. Je ne peux plus les voir. J'ai peur des bombardements. S'il vous plaît, arrêtez de bombarder", demande Bana, en anglais, dans une vidéo.

Harry Potter sous les bombes. Sur le compte Twitter, il y a aussi des photos de la fillette qui, sous les bombes, continue ses activités d'enfants : dessiner, lire le dernier Harry Potter... Elle a même reçu le soutien de J.K. Rowling : l'écrivaine britannique lui a envoyé la version électronique des aventures du célèbre sorcier. Mais avec les offensives du régime, les tweets sont de plus en plus alarmistes depuis quelques jours. "S'il vous plaît, sauvez-nous", supplie Bana alors que le bruit d'une explosion se fait entendre, ajoutant qu'elle est légèrement blessée. "J'ai faim, je veux vivre."