Syrie : Annan "horrifié" par les massacres

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MS et agences , modifié à
L'émissaire de la communauté internationale demande au monde d'exercer de "fortes pressions" sur Damas.

"Affront à la dignité humaine" et acte "barbare". Quelques heures après le nouveau massacre survenu jeudi en Syrie à Al-Koubeir, l'émissaire international a condamné celui-ci devant le Conseil de sécurité des Nations unies. Sur les 150 habitants de ce village pauvre et rural, seuls quatre auraient survécu. Kofi Annan a estimé que les responsables du massacre devaient "être punis".

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a qualifié ce nouvel épisode sanglant de "scandaleux et révoltant". "Depuis des mois, il est évident que le président (syrien) Bachar al-Assad a perdu toute légitimité", a-t-il assuré devant l'Assemblée générale de l'ONU.

Une crise "incontrôlable" ?

Quant à Kofi Annan, il a dénoncé, selon des diplomates, l'usage d'armes lourdes, de balles perforantes et de drones contre les observateurs de l'ONU, afin de les forcer à se retirer de régions où les forces syriennes ont été accusées de mener des attaques.

L'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe a également averti devant le Conseil de sécurité que la crise en Syrie allait bientôt devenir "incontrôlable" si la pression internationale sur Damas ne produisait pas rapidement des résultats. Il a alors demandé au monde d'exercer de "fortes pressions" sur le régime de Damas et a invité les grandes puissances à signifier au président syrien Bachar al-Assad que le non respect de son plan aurait des "conséquences claires".

Kofi Annan, qui a demandé une réponse "unifiée" de la communauté internationale, devait proposer au Conseil un groupe de contact élargi afin de faire respecter son plan ou trouver un "plan B" pour un règlement dans ce pays déchiré par une révolte réprimée dans le sang depuis 15 mois. "Plus nous attendrons, plus sombre sera l'avenir de la Syrie", a-t-il insisté.

La Russie et la Chine s'y opposent

Sans surprise, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a toutefois prévenu que son pays bloquerait toute initiative autorisant une intervention extérieure en Syrie. Sur le même ton, le représentant permanent de la Chine auprès des Nations unies, Li Baodong, a exprimé son "opposition résolue" à une "intervention armée extérieure" en Syrie.

Depuis des mois, Chine et Russie empêchent toute résolution condamnant le régime de Damas.