Syrie : accord russo-américain pour une cessation des hostilités

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Sergueï Lavrov et John Kerry jeudi à Munich. © MICHAEL DALDER / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à
La cessation des combats devrait intervenir dans un délai d'une semaine, a averti John Kerry dans la nuit de jeudi à vendredi.

Les Etats-Unis et la Russie sont tombés d'accord dans la nuit de jeudi à vendredi sur une "cessation des hostilités" en Syrie dans un délai d'une semaine afin de relancer le processus de paix et de stopper l'exode de civils. 

Aide humanitaire. A l'issue de cinq heures d'intenses négociations à Munich, en Allemagne, les deux pays et leurs principaux alliés ont aussi décidé un accès accru et "immédiat" de l'aide humanitaire aux civils en détresse. Un groupe de travail piloté par l'ONU va se réunir dès vendredi à Genève pour mettre en oeuvre ce volet humanitaire et fera des "compte-rendus hebdomadaires".

"Nous avons convenu d'une cessation des hostilités dans tout le pays dans un délai d'une semaine", a déclaré le chef de la diplomatie américaine John Kerry à l'issue de la réunion du Groupe international de soutien à la Syrie (ISSG). 

"User de notre influence" sur le terrain. "Les résultats seront mesurés par ce qui se passera sur le terrain (...) pas sur les mots qui sont sur un bout de papier ce soir (jeudi soir)", a-t-il mis en garde. Son homologue russe Sergueï Lavrov a jugé que c'était au gouvernement et à l'opposition syrienne "de prendre les mesures nécessaires". "Nous devrons probablement user de notre influence sur les parties", a-t-il dit. 

Les Etats-Unis et la Russie vont piloter les "modalités" de mise en oeuvre de cette cessation des hostilités, a précisé Sergueï Lavrov, en notant que c'était le premier pas" vers un cessez-le-feu plus permanent.  Les Occidentaux demandaient instamment l'arrêt de la campagne de raids aériens russes qui accompagnent depuis dix jours une vaste offensive du régime contre les rebelles à Alep, dans le Nord du pays.

Toutes les parties concernées. L'arrêt des hostilités concernera toutes les parties engagées dans le conflit à l'exception des "groupes terroristes Daech et Al-Nosra (Al-Qaïda)", ont précisé les ministres. Les Occidentaux soutiennent l'opposition dite modérée, notamment l'Armée syrienne libre (ASL), première victime des bombes russes ces derniers jours. L'accord de Munich est intervenu non sans mal sur fond de défiance mutuelle et de mise en garde contre une guerre mondiale.