Suu Kyi en appelle au Royaume-Uni

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Assiya Hamza avec agences , modifié à
L'opposante birmane a prôné un rapprochement avec son pays devant les parlementaires britanniques.

C'est un privilège rare pour une personnalité étrangère. Comme le Sud-africain Nelson Mandela ou le Général de Gaulle avant elle, Aung San Suu Kyi s'est exprimée jeudi devant le parlement britannique au Westminster Hall, à Londres. Un moment unique au cours duquel la chef de l'opposition birmane a exhorté la Grande-Bretagne à aider son pays à tendre vers la démocratie, rapporte The Guardian.

"Aujourd'hui, mon pays s'apprête à entamer un long périple pour atteindre, je l'espère, un avenir meilleur. Tant de montagnes restent à gravir, tant de gouffres restent à combler, tant d'obstacles restent à surmonter", a lancé le Prix Nobel de la paix lors de son discours à Westminster Hall.

"Nous avons une occasion de remettre en place une véritable démocratie en Birmanie. C'est une occasion que nous avons attendue pendant des décennies", a ajouté celle que l'on a présentée comme "la conscience d'un pays et une héroïne de l'humanité". "Si nous ne faisons pas bien les choses cette fois, il faudra peut-être plusieurs décennies avant qu'une telle occasion se représente", a insisté Aung San Suu Kyi.

"De nouvelles opportunités au peuple de Birmanie"

"Notre détermination peut nous porter jusque-là. Le soutien du peuple britannique et des peuples à travers le monde peut nous mener tellement plus loin. Je suis ici en partie pour demander une aide pratique, en tant qu'amie et qu'égale, un soutien aux réformes qui peuvent apporter des vies meilleures et de nouvelles opportunités au peuple de Birmanie", a-t-elle martelé avant d'être ovationnée par les parlementaires.

"Le courage de notre hôte est légendaire" :

"Un processus de réforme en cours"

Une normalisation des relations d'ores et déjà en marche avec la dictature militaire puisque, quelques heures plus tôt, le Premier ministre David Cameron a invité le président -et ex-général- Thein Sein à se rendre au Royaume-Uni. Le chef du gouvernement britannique a justifié sa décision par le "processus de réforme en cours en Birmanie". "Pour qu'il aboutisse, nous devons travailler avec le régime", a souligné David Cameron.

Une main tendue très appréciée par la "dame de Rangoun". "Je suis d'accord", a dit Aung San Suu Kyi lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre. "Nous ne devons pas nous laisser entraver par le passé" mais au contraire "l'utiliser pour construire le futur".

L'opposante birmane sera en France du 26 au 29 juin, à l'invitation du président François Hollande.