Steve Jobs, la tête et le coeur d'Apple

Génie des nouvelles technologies, Steve Jobs incarne la marque à la pomme.
Génie des nouvelles technologies, Steve Jobs incarne la marque à la pomme. © MAX PPP
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avec agences et Pierrick Fay et Guillaume Cahour , modifié à
PORTRAIT - Le génie des nouvelles technologies, visionnaire mais aussi implacable, est mort mercredi.

Charismatique, visionnaire, perfectionniste, mais aussi implacable, voire dictatorial, voilà comment Steve Jobs était décrit par son entourage. L'entrepreneur est décédé mercredi à l'âgé de 56 ans, des suites d'un cancer du pancréas.

Cofondateur et ex-directeur général d'Apple, Steve Jobs était une figure emblématique du secteur des nouvelles technologies. L'équation est simple : Apple = Steve Jobs. Macintosh, iPod, iPhone, iPad... Jobs aura été à l'origine des quatre produits phares - parmi les plus vendus au monde - d'Apple.

En 1976, il fonde la marque à la pomme dans un garage avec Steve Wozniak. Quatre ans plus tard, l'introduction en bourse de la société fait de lui un multimillionnaire. En 1983, il débauche John Sculley, le directeur général de Pepsi. Une fois à la tête du groupe, les tensions commencent à apparaître entre les deux hommes. Et en 1985, tout bascule. Il est débarqué du conseil d'administration après des dissensions avec son associés. Il vend toutes ses actions -sauf une - et part rejoindre les studios d'animation Pixar, avec le succès que l'on connaît.

"Il y a eu deux Steve Jobs"

Mais en l'absence de son "pygmalion", comme le décrit Daniel Ichbia, auteur des 4 vies de Steve Jobs, Apple périclite. Et Jobs est rappelé en urgence en 1997. Il lance l'iMac qui devient aussitôt un objet design.

"Il y a eu deux Steve Jobs. Le Steve Jobs des débuts d'Apple, qui était difficile, très difficile même, un peu fou", se souvient sur Europe 1, le fondateur d'Apple France, Jean-Louis Gassée. "Il s'est fait éjecter d'Apple et après douze ans d'absence, il est revenu aux commandes d'Apple muri par les difficultés et les succès qu'il avait eus", poursuit l'ancien dirigeant.

"Il a pris une entreprise moribonde et en a fait la première entreprise high-tech mondiale avec un succession de produits à succès comme on n'en a jamais vus dans l'industrie", insiste Jean-Louis Gassée tout en précisant qu'il n'avait réussi que parce qu'il s'était "bien entouré".

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Succès planétaires en série

A partir de 2001, les succès planétaires se succèdent. Après l'iPod, le baladeur numérique le plus vendu au monde, vient l'iPhone, qui marie les fonctions d'un téléphone, d'un baladeur, d'un assistant personnel et d'une console de jeux, puis le dernier né : l'iPad.

"Apple c'est une marque qui a su rendre accessible la technologie tout simplement", résume sur Europe 1 Olivier Frigara, journaliste à iCreate, un magazine entièrement dédié à l'univers d'Apple. "Il a réussi à transformer véritablement notre quotidien", ajoute-t-il.

Steve Jobs, qui avait un jour assuré ne s'être "jamais beaucoup intéressé à l'argent", ne se versait qu'un salaire d'un dollar. Il se payait jusque-là essentiellement en options sur titres, laissant ainsi sa fortune dépendre de l'action Apple. C'est son numéro deux Tim Cook qui a avait été désigné pour reprendre les rênes d'Apple en août dernier.

Un homme vivant assez modestement à Palo Alto

Depuis plusieurs années, l'homme en jeans et sweat noir souffrait de gros ennuis de santé. Il avait été victime d'un cancer du pancréas en 2004 et subit une greffe du foie en 2009. Depuis le mois de janvier, il était en congé maladie pour une durée indéterminée.

"C'était un père de famille attentif, un homme marié et heureux, vivant assez modestement à Palo Alto ( Californie NDLR). C'était un bouddhiste", ajoute Jean-Louis Gassée. "Ça fait longtemps qu'il était prêt à mourir, en se disant j'ai une bonne vie".