Sri Lanka : fin de l'état d'urgence après un retour au calme

Plus de 300 personnes ont été arrêtées par la police srilankaise en relation avec les émeutes.
Plus de 300 personnes ont été arrêtées par la police srilankaise en relation avec les émeutes. © LAKRUWAN WANNIARACHCHI / AFP
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avec AFP
Proclamé le 7 mars dernier en raison d'émeutes antimusulmanes, l'état d'urgence a été levé dimanche au Sri Lanka.

Le président du Sri Lanka a annoncé dimanche la levée de l'état d'urgence imposé voici une dizaine de jours pour mettre fin à des émeutes antimusulmanes dans lesquelles trois personnes ont été tuées.

Maithripala Sirisena a déclaré que la sécurité s'était améliorée, lui permettant de mettre un terme au régime d'exception qui donnait aux autorités des pouvoirs accrus pour déployer des forces, arrêter des suspects et les maintenir plus longtemps en détention. "Après évaluation de la sécurité du public, j'ai donné l'ordre de révoquer l'état d'urgence à compter de minuit samedi", a déclaré Maithripala Sirisena sur Twitter à son retour d'un voyage au Japon.

Plus de 300 arrestations. La plupart des violences antimusulmanes se sont produites dans le district central de Kandy, ville pittoresque et multi-ethnique située à 115 kilomètres au nord-est de Colombo. D'après la police, la situation y est redevenue normale. Les forces de sécurité ont été déployées sur les lieux pour aider à la reconstruction des logements et entreprises endommagés lors des émeutes, ont déclaré les autorités. Plus de 300 personnes ont été arrêtées par la police en relation avec les émeutes. Elles avaient éclaté à la suite de la mort d'un Cinghalais bouddhiste battu par quatre musulmans après un incident routier. Le corps d'un musulman de 24 ans avait été extrait d'une maison incendiée. Le lendemain, un Cinghalais avait été tué quand la grenade qu'il transportait avait explosé avant qu'il ne puisse attaquer une mosquée. 

Des moines bouddhistes radicaux. Les Cinghalais majoritairement bouddhistes constituent les trois quarts des 21 millions d'habitants de l'île. Les musulmans représentent environ 10% de la population et les Tamouls, majoritairement hindous, environ 18%. Le Sri Lanka connaît une montée de l'extrémisme bouddhiste, attisé par des moines radicaux. L'état d'urgence a été proclamé le 7 mars pour la première fois depuis 2011. Ce pays insulaire avait été placé sous le régime d'exception durant près de trois décennies avant la proclamation en 2009 par le gouvernement de sa victoire militaire contre la rébellion tamoule. Le Parlement du Sri Lanka a présenté ses excuses à la minorité musulmane.