Pour Bernard Squarcini, il est possible d'aller plus loin dans la prévention du terrorisme. 2:58
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A.D
L'ancien patron de la DCRI estime que la détention administrative serait un moyen supplémentaire pour faire face aux terroristes qui ont "toujours un coup d'avance". 
INTERVIEW

Le placement en détention administrative des fichés S a été soutenu lundi par Laurent Wauquiez, après l'attaque de Trèbes. Une proposition qui n'était pas du goût de l'ancien directeur de la police nationale, Frédéric Péchenard, quant à lui davantage favorable au retour des perquisitions administratives. A l'inverse, Bernard Squarcini, ancien patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) a laissé entendre qu'il n'était pas contre la proposition du patron des Républicains. Il s'en expliqué samedi dans l'émission C'est arrivé cette semaine.

"Qui a l'intention de passer à l'action ?". L'ancien directeur du renseignement estime qu'il est possible d'aller plus loin dans la prévention du terrorisme : "Aujourd’hui, on se demande qui va passer à l’action, qui va commettre une tentative, qui va exécuter un commencement d’exécution avec des actes préparatoires. Tout ceci est plus ou moins punissable au niveau judiciaire en France en fonction de preuves." Selon lui, il faut donc "remonter plus loin" et se demander "qui a l’intention de passer à l’action ?". C’est pourquoi, il demande "une coordination du fichier des radicalisés et des fichés S" et un travail en amont plus global en termes d’analyse "car le problème n’est plus policier, mais psychiatrique, universitaire, religieux, etc. On a besoin d’une analyse pluridisciplinaire", lance-t-il.

Entendu sur europe1 :
Le dispositif législatif a largement évolué mais il se trouve que les adversaires ont toujours un petit coup d’avance

En ce sens, la proposition brandie par Laurent Wauquiez lui paraît loin d'être absurde : "On est entre le judiciaire et l’administratif. L’administratif peut donner une adresse, définir l’emplacement d’un individu susceptible de passer à l’acte, ceci sous le contrôle du juge administratif", souligne Bernard Squarcini qui invite à étudier sérieusement la piste de la détention administrative. "Ça peut se décliner de façon pratique, c’est prévu par les textes", ajoute-t-il.

"Des trous dans la raquette". Et l'homme du renseignement de justifier sa position : "Je parle en fonction de mon expérience et des trous dans la raquette. Il y en a. Le dispositif législatif a largement évolué mais il se trouve que les adversaires ont toujours un petit coup d’avance. Frédéric Pechenard parle en tant que policier, je parle en tant  qu’homme du renseignement chargé d’anticiper, de prévenir et de voir tout ce qui peut être fait en termes d’anticipation et de sécurité."