Sous-marin danois : les experts face à la thèse accidentelle de Madsen

De nombreuses blessures ante mortem ont été retrouvées sur le corps de la victime.
De nombreuses blessures ante mortem ont été retrouvées sur le corps de la victime. © JENS NOERGAARD LARSEN / SCANPIX DENMARK / AFP
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avec AFP , modifié à
Quatorze blessures ante mortem ont été identifiées dans et autour des parties génitales de la journaliste Kim Wall, mettant en doute la thèse de l'accident, défendue par l'accusé.

Le procès de l'inventeur danois Peter Madsen, jugé pour le meurtre de la journaliste suédoise Kim Wall, reprend mercredi à Copenhague avec la poursuite de son interrogatoire, suivi des dépositions d'experts qui doutent de la thèse accidentelle. Jugé depuis le 8 mars pour le meurtre dans son sous-marin de Kim Wall venue l'interviewer le 10 août 2017, Peter Madsen, 47 ans, a affirmé à l'ouverture de son procès que la jeune femme avait succombé à des gaz toxiques libérés lors d'une soudaine dépressurisation de l'habitacle. Arrêté le 11 août alors que son sous-marin était en train de sombrer - sabordé par lui selon l'accusation - Peter Madsen a reconnu à l'audience avoir décapité, démembré et jeté en mer le corps de la journaliste. Mais il nie l'avoir violentée, agressée sexuellement et tuée intentionnellement.

Quatorze blessures ante mortem. Pour le moment, ni ses explications, changeantes, ni l'autopsie, n'ont permis de déterminer la cause et les circonstances du décès : comment est morte Kim Wall ? Pourquoi n'a-t-il pas appelé les secours ? Pourquoi a-t-il lesté le corps de la jeune femme ? C'est tout l'enjeu du procès. Mais l'autopsie ne semble pas corroborer l'explication de Peter Madsen. Selon le parquet, Kim Wall a été ligotée, battue, puis étranglée ou égorgée. Quatorze blessures ante mortem ont aussi été identifiées dans et autour de ses parties génitales, un élément "important" pour le verdict, selon Henrik Stevnsborg, professeur de droit à l'Université de Copenhague. 

"Pervers polymorphe". Quelque 35 experts et témoins se succéderont devant le tribunal pour valider ou démonter sa version et tenter de comprendre le profil de celui que l'analyse psychologique fait ressortir comme "pervers polymorphe et sexuellement déviant", présentant des "traits psychopathiques". Peter Madsen a expliqué qu'une fois ouvert le panneau de l'écoutille, une vague d'air toxique et incandescent l'avait empêché de porter immédiatement de l'aide à Kim Wall. Or un tel phénomène, affirment des experts, aurait dû "marquer" le corps de la jeune femme, lequel n'en porte pourtant pas trace, selon eux.