Soulagement chez les victimes de Cosby, qui se voient en inspiratrices du #MeToo

L'acteur américain Bill Cosby a été condamné mardi, pour agression sexuelle, à une peine de trois à dix ans de prison.
L'acteur américain Bill Cosby a été condamné mardi, pour agression sexuelle, à une peine de trois à dix ans de prison. © POOL / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP , modifié à
Les victimes présumées de Bill Cosby ont dit mardi leur soulagement après la condamnation de l'acteur américain à au moins 3 ans en prison. 

"Victoire", libération, "justice", "un grand jour", les victimes présumées de Bill Cosby  ont dit mardi leur soulagement après  la condamnation de l'acteur américain à au moins 3 ans en prison. Elles estiment que leurs témoignages publics, depuis 2014, ont fait bouger les lignes et posé les bases du mouvement #MeToo.

"Je me sens libre". "Aujourd'hui, je ressens une victoire dans mon cœur et mon âme après cette condamnation", a déclaré Sarita Butterfield, qui affirme avoir été violée en 1978 dans la maison que Bill Cosby possède dans le Massachusetts. "Je me sens libre", a-t-elle dit lors d'une conférence de presse organisée à Norristown en Pennsylvanie, où Bill Cosby a été condamné mardi à une peine de 3 à 10 ans d'emprisonnement pour l'agression sexuelle d'Andrea Constand en 2004, la seule femme pour qui les faits rapportés n'étaient pas prescrits.

"Je m'incline devant Andrea Constand". Présente au tribunal, Andrea Constand a refusé de s'exprimer après la condamnation du créateur et héros du Cosby Show. Plusieurs femmes se présentant comme agressées sexuellement par Bill Cosby, dont la plupart avaient déjà témoigné publiquement, certaines même aux procès, ont, elles, pris la parole. "Je m'incline devant Andrea Constand", a dit, en larmes, Sunni Welles, 70 ans, qui dit avoir été droguée et violée par deux fois par Bill Cosby en 1965. "Si elle n'avait pas été capable de se tenir debout au tribunal, nous ne serions pas ici", a expliqué celle qui dit avoir vu sa vie "détruite" par Bill Cosby.

"Des grands-mères" qui ont "ouvert les vannes". "Merci Bill Cosby", a dit Janice Baker-Kinney, autre victime présumée du comédien, dans une déclaration lue par son avocate, Gloria Allred. "Votre arrogance a déclenché un mouvement qui a permis à des milliers de femmes de retrouver leur dignité et de se battre pour ce qui est juste." Elle a rappelé que plusieurs des victimes présumées de Bill Cosby avaient milité pour la fin de la prescription en matière de crimes sexuels, devenue réalité en Californie le 1er janvier 2017.

"Nous sommes les grands-mères qui avons ouvert les vannes, qui avons donné une voix, le courage aux femmes qui ont ouvert la bouche sur Harvey Weinstein", a estimé Victoria Valentino, qui affirme avoir été violée par Bill Cosby en 1969. Le scandale Harvey Weinstein n'a éclaté qu'en octobre 2017, près de deux ans après l'inculpation de Bill Cosby. C'est "un grand jour pour les femmes, un grand jour pour les victimes de viol", a déclaré Victoria Valentino.