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Mélanie Nunès, édité par A.H.
Les pays du G7, réunis pendant deux jours en Sicile, doivent s'entendre sur la Syrie, la Corée du Nord ou encore la question migratoire. Mais comment se passent ces négociations ?

À Taormine, en Sicile, la photo de famille s'annonce inédite. Le sommet du G7 accueille quatre petits nouveaux : Emmanuel Macron, Donald Trump, Theresa May et l'Italien Paolo Gentiloni. Sont là également l'Allemagne, le Japon et le Canada, mais toujours pas la Russie, qui reste suspendue.

Un consensus sur presque tous les sujets. À la fin de ce G7, qui durera 48 heures, ces chefs d'Etat vont signer un communiqué, affichant une position commune sur la Syrie, la Corée du Nord, les migrations et l'égalité homme-femme. Seul doute cette année : la question cruciale du climat. Les collaborateurs de Donald Trump ont refusé d’exprimer leur position sur l’accord de Paris. Pour tout le reste, il n'y aura pas de surprise. Une fois ces accords signés, il serviront de feuille de route pour d'autres instances, comme le FMI, l'ONU, ou la Banque mondiale

De longues négociations en coulisses. Pour obtenir ces accords, un travail acharné est effectué en coulisses, des mois auparavant, par les sherpas, les principaux conseillers diplomatiques des chefs d'Etat. Les négociations continuent pendant le G7. "Ces réunions de sherpas durent des heures et des nuits", raconte Jean-Marc de La Sablière, sherpa de Jacques Chirac. "Je me souviens d'une fois, à Okinawa, je me suis réuni avec mes collègues jusqu'à 3 heures du matin. J'ai rendu compte au président Chirac de nos réunions à 8 heures pour qu'il prenne une décision avec les autres chefs d'Etat", se remémore-t-il.

Des contacts informels capitaux. Pendant 48 heures, les chefs d'Etat vont participer à des réunions très officielles, dont les images sont diffusées dans la presse. Mais en réalité, ils vivent en vase clos. Il y aura donc des moments informels dans les salons privés en tête à tête, et ces conversations sont capitales. "Ces contacts informels sont très importants. Il ne faut pas croire qu'on fait avancer les choses en une conversation d'une demi-heure. Il faut rester longtemps parler", assure Jean-Marc de La Sablière. "Quand Jacques Chirac voyait Vladimir Poutine, ils se voyaient longtemps. Il y avait des déjeuners, ils travaillent l'après-midi, ils dînaient ensemble, se revoyaient le lendemain… Ça durait des heures et des heures", se souvient-il. Et selon les experts, paraître trop pressé pour un chef de l'Etat, c'est le meilleur moyen de perdre.