Sommet de l'UE : première journée de débats

Les chefs d'Etats des 27 pays de l'UE se réunissent à Bruxelles pour tenter de résoudre la crise de l'euro.
Les chefs d'Etats des 27 pays de l'UE se réunissent à Bruxelles pour tenter de résoudre la crise de l'euro. © MaxPPP
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avec agences , modifié à
Les dirigeants des 27 pays de l'UE sont réunis à Bruxelles pour tenter de résoudre la crise.

Les discussions ont débuté jeudi à Bruxelles. La France et l'Allemagne ont soumis à leurs partenaires des 27 un projet commun de révision des traités européens. L'objectif est de renforcer considérablement la discipline budgétaire imposées aux Etats. Ce sommet est jugé crucial pour l'avenir de l'euro. L'agence de notation Standard and Poor's a multiplié les avertissement en menaçant de dégrader la note des pays de la zone euro et s'en est pris mercredi à l'UE dans son ensemble et à ses banques. Revivez la journée de jeudi à Bruxelles.

Les dirigeants des pays de l'Union européenne sont tombés d'accord jeudi soir lors d'un sommet à Bruxelles sur le principe d'un "pacte budgétaire" prévoyant un net durcissement de la discipline dans la zone euro, ont déclaré des sources diplomatiques européennes. "Il y a un accord sur le fond", mais "les chefs d'Etat et de gouvernement n'ont pas encore discuté de la forme juridique" que prendront ces réformes, a dit l'un de ces diplomates.

Berlin a dit non. L'Allemagne s'oppose notamment à la licence bancaire du MES, au fonctionnement simultané du FESF et du MES et à l'émission d'obligations communes.

Selon le projet de conclusion du sommet européen que s'est procuré l'agence Reuters, les dirigeants de l'UE se sont dit déterminés à préserver l'intégrité de l'UE et la cohérence entre la zone euro et les pays hors de cette zone. "Nous nous sommes entendus pour avancer vers une union économique plus forte. Ceci implique d'agir dans deux directions : un nouveau "pacte budgétaire" et un renforcement de la coordination des politiques économiques ; le développement de nos outils de stabilisation pour faire face aux défis à court terme", est-il indiqué dans le document de 12 pages.   

Selon le texte, le contrôle des budgets nationaux deviendrait plus strict, les sanctions seraient automatiques sauf à être rejetées par une majorité qualifiée d'Etats et la possibilité d'aller à terme vers des émissions de dette communes au sein de la zone euro doit être étudiée.

Sur le mécanisme européen de stabilité (MES), le document indique que son entrée en vigueur doit intervenir en juillet 2012. Son plafond restera celui initialement prévu de 500 milliards d'euros mais le Fonds européen de stabilité financière (FESF) demeurerait actif jusqu'en 2013. Le MES aurait par ailleurs la capacité de recapitaliser directement les banques et pourrait se voir octroyer une licence bancaire, ce qui lui donnerait accès aux fonds illimités de la Banque centrale européenne.

21h10 : La République tchèque réticente à une aide via le FMI. Le Premier ministre tchèque Petr Necas a fait part des réticences de son pays face aux plans de l'UE de renflouer le Fonds monétaire international (FMI) pour qu'il vole au secours de la zone euro, en arrivant jeudi soir à Bruxelles. "(Pour la République tchèque) il s'agirait selon des calculs préalables d'une somme allant jusqu'à 3,5 milliards d'euros, soit de plus de 10% des réserves en devises de la banque centrale" tchèque, a-t-il dit. "Après des discussions avec la banque centrale, nous le voyons comme très problématique et difficilement acceptable", a ajouté le Premier ministre.

20h55 : L'Autriche plaide pour un rôle accru de la BCE. "La Banque centrale européenne pourrait soutenir plus fortement le fonds de sauvetage" de la zone euro, a déclaré le chancelier Werner Fayman à son arrivée à un sommet européen à Bruxelles. Une des options discutées lors du sommet vise à donner la possibilité au futur Fonds de secours permanent de l'Union monétaire (MES), qui succèdera l'an prochain au dispositif actuel temporaire (FESF), d'aller s'alimenter en argent frais auprès de la BCE. Mais l'Allemagne s'y oppose.

20h45 : S&P n'envisage pas de scénario d'éclatement de la zone euro. "Ce n'est pas du tout un scénario que l'on envisage aujourd'hui", a assuré jeudi le chef économiste Europe de l'agence de notation, Jean-Michel Six. Il a rappelé que les deux hypothèses macroéconomiques retenues pour l'Europe en 2012 étaient appuyées sur un maintien de la zone euro. "Je ne pense pas que la zone euro puisse éclater en 2012 mais je pense que les dangers qui sont présents aujourd'hui sont tout de même extrêmement graves", a-t-il renchéri.

20h10 : Une révision des traités "ne va pas aider" les pays en difficulté, selon les socialistes européens. "Un débat sur la révision des traités ne va pas aider les pays en difficulté à regagner la confiance des marchés financiers", a estimé Martin Schulz, le président du groupe socialiste au Parlement européen. "Je suis sceptique quant à un changement du Traité de Lisbonne. Les citoyens européens ne sont pas intéressés par des années de débat sur les structures et les institutions de l'Union européenne. Ils veulent aujourd'hui des actions décisives pour stabiliser l'euro", a-t-il affirmé.

"Je comprends ceux qui refusent les négociations interminables avec les pays hors de la zone euro", a cependant admis l'eurodéputé allemand. "Mais nous ne pouvons pas permettre une division de l'Europe à 17 pays (ceux de la zone euro, ndlr) contre dix".

Tous les invités au sommet de Bruxelles sont arrivés. La réunion s'est ouverte peu avant 20 heures par un dîner. Les discussions commencent donc officiellement même si les tractations se nouent en coulisses depuis plusieurs jours déjà.

Dès 19 heures, le "groupe de Francfort", qui regroupe le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel, ainsi que la directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, et les présidents de l'UE et de la Commission européenne, Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso, ainsi que le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, s'était réuni. Le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, les a rejoints un peu plus tard.

19h45 : La Suède ne soutient pas le changement de traité. Le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt a prévenu jeudi soir qu'il n'avait "pas de soutien" dans son pays pour le changement de traité de l'UE réclamé par l'Allemagne et la France.  Il a ajouté qu'à ses yeux la priorité n'était pas à un changement de traité mais au reforcement des instruments financiers de la zone euro face à la contagion de la crise de la dette. "Nous sommes prêts à discuter de différentes mesures mais je pense que le coeur des problèmes que nous avons en Europe est économique. Il faut s'y attaquer maintenant et de ce point de vue un changement de traité pourrait prendre trop de temps", a-t-il ajouté.

19h30 : Le Danemark ouvert à un changement de traité, mais à 27. Le Danemark, qui ne fait pas partie de la zone euro, s'est dit prêt jeudi soir à accepter un changement de traité s'il le faut pour le bien de la monnaie commune mais a insisté pour que cela se fasse avec les 27 pays de l'UE et non en petit comité. "Il est très important que nous maintenions les 27 (pays de l'Union européenne) ensemble, cela a fonctionné en d'autres temps et d'autres crises et nous espérons que cela va aussi fonctionner" à présent, a estimé le Premier ministre social-démocrate, Helle Thorning-Schmidt.

19h05 : La Bosnie prête à indexer sa monnaie sur une autre devise que l'euro.  La Bosnie indexera sa monnaie, le mark convertible, sur une autre devise étrangère "stable" en cas d'un éventuel écroulement de l'euro, a indiqué jeudi la Banque centrale du pays. Elle dit toutefois espérer que les pays de la zone euro trouveront une solution pour sauver leur monnaie.
La CBBH affirme toutefois faire confiance aux pays de l'Union européenne qui "ont tant fait pour construire une monnaie unique et qui feraient tout pour la sauver".

18h40 : Une sortie de la Grèce de l'euro est "gérable", selon Citigroup. Une sortie de la Grèce de la zone euro plongerait le pays dans une crise encore plus grave mais serait "gérable" pour les autres pays de la zone, a affirmé jeudi l'économiste en chef de la banque américaine Citigroup, Willem Buiter. Dans une note intitulée "Que se passera-t-il si l'euro s'effondre?", cet économiste s'est penché sur diverses hypothèses : un abandon de la monnaie unique par la Grèce, par plusieurs pays dont l'Italie ou enfin par l'Allemagne. La sortie de la Grèce lui paraît la plus probable (une chance sur quatre à cinq), et d'après lui, présente peu d'avantages pour le pays.

Pour les autres pays de la zone, "un défaut de paiement désordonné et une sortie de la zone euro de la Grèce seule est gérable, estime-t-il. La Grèce ne représente que 2,2% du PIB et 4% de la dette publique de la zone", a rappelé l'économiste. Mais "les arguments en faveur d'un maintien de la zone euro semblent solides, d'un point de vue financier, économique et politique, y compris géopolitique", a-t-il conclu.

"L'euro a perdu en crédibilité et cette crédibilité de l'euro doit être rétablie et pour cela nous devons dire clairement que nous acceptons davantage d'engagements" en matière budgétaire, a déclaré la chancelière allemande à son arrivée au sommet de Bruxelles. Elle a indiqué ne pas savoir s'il serait possible d'y parvenir via un changement de traité impliquant les 27 pays de l'Union européenne ou via un accord des seuls 17 pays de la zone euro. Angela Merkel a, à ce sujet, annoncé la convocation d'un probable sommet spécial séparé des seuls pays de la zone euro.

La chancelière a par ailleurs souligné que les Etats européens extérieurs à la zone euro avaient un intérêt à ce que le bloc monétaire reste stable.

"Je suis évidemment très inquiet de ce qui se passe en Europe", a affirmé Barack Obama lors d'une conférence de presse impromptue à la Maison Blanche, en soulignant toutefois que les Européens "reconnaissent désormais qu'il est urgent de faire quelque chose d'important et d'audacieux" dans ce dossier. "Il n'y a aucune raison qu'ils ne puissent pas résoudre ce problème", a-t-il ajouté, en rappelant le statut de puissance économique majeure de l'UE. Il a estimé que les Européens "avaient la capacité" de lutter contre cette crise, "s'ils rassemblent la volonté politique" nécessaire.

17h50 : Le FMI va participer aux "efforts" contre la crise, annonce Lagarde. Le Fonds monétaire international (FMI) "va participer" aux "efforts" de la zone euro face à la crise de la dette, a déclaré jeudi sa directrice générale Christine Lagarde à son arrivée à Bruxelles pour un sommet de l'Union européenne. "Il y a beaucoup de travail à faire, il faut que ce soit coordonné, que ce soit décisif", a-t-elle affirmé à la presse.

17h30 : Les banques européennes doivent trouver 114,7 milliards d'euros. L'autorité bancaire européenne (ABE) évalue à 114,7 milliards d'euros les besoins de fonds propres des banques européennes si l'on veut être absolument certain qu'elle pourront résister à la crise de la dette souveraine. Pour les banques françaises, le fossé à combler se chiffre à 7,3 milliards d'euros contre 13,1 milliards pour les banques allemandes. Les établissement espagnols devront quant à eux trouver 26,2 milliards, les grecs 30 milliards et les italiens 15,4 milliards. Les banques ont jusqu'au 20 janvier pour présenter leur plan de recapitalisation qui devra ensuite être mis en oeuvre et bouclé d'ici la fin juin 2012.  

La fédération allemande des banques privées (BdB) a dénoncé des résultats "arbitraires" qui ne servent guère à stabiliser les marchés. "Il est difficilement concevable d'avoir retenu le niveau de fonds propres durs de 9% décidé arbitrairement tout en prenant en compte les risques résultant des obligations publiques européennes" a tonné le directeur du BdB, Michael Kemmer, dans un communiqué. En clair, il a estimé qu'il était redondant d'avoir exigé l'un et l'autre, car cela a eu pour effet de gonfler artificiellement les besoins de recapitalisation des instituts de crédit. Par ailleurs, le fait que l'Autorité bancaire européenne (EBA) a maintes fois changé ses modes de calcul et ses critères ont "entamé sa crédibilité", a ajouté le BdB.

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17h10 : Le pape parle d'"un moment difficile" pour l'UE. Benoît XVI a évoqué jeudi à Rome "un moment si difficile pour l'Italie, pour l'Europe, pour différentes régions du monde", alors que "des couches de brouillard semblent envelopper la réalité", en demandant l'intercession de la Vierge Marie.

16h50 : La Finlande contre un vote à majorité qualifiée pour les réformes du traité. La commission constitutionnelle du Parlement finlandais a rejeté jeudi comme étant "inconstitutionnelle" la proposition franco-allemande de recourir à un vote majoritaire pour réviser le traité de l'Union européenne. Elle a souligné qu'il était "essentiel que des sujets touchant aux nouveaux mécanismes de soutien soient décidés par consensus". Selon la commission, si une procédure par vote majoritaire était adoptée, tout changement au traité constitutionnel européen devrait être approuvé par le Parlement finlandais à la majorité qualifiée des deux tiers.

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16h45 : L'Espagne favorable à une modification des traités si nécessaire. Le Premier ministre espagnol désigné, Mariano Rajoy, s'est prononcé pour une modification des traités européens si cela s'avère nécessaire pour parvenir à une plus grande rigueur budgétaire et pour éviter que la crise ne se répète. "Nous avons besoin d'une plus grande rigueur budgétaire et d'établir des contrôles supplémentaires pour éviter qu'une crise comme celle-ci puisse se reproduire. Nous le devons. Et si pour cela, nous devons modifier les traités, modifions-les!", a-t-il déclaré en clôture d'un congrès de la droite européenne à Marseille. Il a également appelé à "mettre en œuvre, sans délai, tous les moyens et recours possibles pour contenir l'hémorragie de la dette souveraine" et plaidé pour une "réponse collective" européenne.

16h30 : Les bourses européennes chutent dans l'attente du sommet. Après une matinée dans le vert, les bourses européennes chutent jeudi après-midi après que  le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi a une nouvelle fois exclu la possibilité d'intervenir davantage sur le marché de la dette publique comme le réclament certains Etats. En milieu d'après-midi, Paris perdait 2,21%, Milan 3,13%, Madrid 0,71%, Francfort 1,31%. Seule la Bourse de Londres limitait les pertes à -0,31%. Mario Draghi a estimé qu'il serait "légalement très compliqué" que la BCE prête des fonds au FMI, dont elle n'est pas membre, pour aider les pays en difficulté de la zone euro.

La candidate EELV à la présidentielle, Eva Joly, et le député européen Daniel Cohn-Bendit ont critiqué, jeudi, dans une tribune à Libération.fr, le "nouveau traité sans ambition" porté par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel. Ils appellent pour leur part à plus d'union politique. Selon eux, "'Merkozy' propose à l'Europe une union budgétaire boiteuse qui a pour seul horizon la sanction automatique" et l'UE ne peut "se résumer à la seule surveillance des budgets nationaux".

"L'union économique repose pour nous sur 4 piliers indissociables: une coordination des budgets nationaux dans le cadre d'un pacte qui intègre des objectifs de soutenabilité et de cohésion sociale; l'émission d'euro-obligations par un Trésor de la zone euro; l'augmentation du budget européen alimenté par exemple par la taxe sur les transactions financières et la taxe carbone dans et aux frontières de l'UE; et enfin l'harmonisation fiscale", écrivent Eva Joly et Daniel Cohn-Bendit. "L'union politique est la deuxième face de la même pièce. Une Commission européenne aux pouvoirs renforcés doit être mieux contrôlée par le Parlement européen. Comme dans toute démocratie, elle devrait être issue de la majorité au Parlement", ajoutent-ils.

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16h00 : Barroso pose ses conditions à une révision du Traité de Lisbonne. "Nous devons être ouverts à une révision du traité si nos Etats membres peuvent garantir qu'ils sont en mesure d'approuver et de faire ratifier les modifications dans le traité", a déclaré le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, à Marseille. "Une révision de traité, c'est toujours un processus complexe (...). Nous pouvons soutenir cet effort s'il est vraiment nécessaire pour aller plus loin", a-t-il dit, avant de détailler les conditions d'une révision.

"Il est essentiel de garantir dans une révision du traité le rôle de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne, de la Cour européenne de justice et du Parlement européen. Une Europe plus forte, c'est une Europe qui a besoin d'institutions plus fortes", a-t-il affirmé. "Nous pouvons dire oui à une révision si c'est pour assurer que l'euro est irréversible, si c'est pour aller vers plus d'intégration européenne et non pas une fragmentation du marché, si c'est pour renforcer notre cohérence et notre unité et non pas pour créer de nouvelles lignes de fracture entre nous, si c'est pour renforcer notre union dans le respect de nos institutions communautaires", a-t-il ajouté. "Je crois que dans ces conditions, nous pourrons trouver un consensus ce soir et demain matin", a-t-il conclu.

15h40 : La Roumanie contre "deux catégories d'Etats membres". La Roumanie "ne peut pas accepter une Union européenne avec deux catégories d'Etats membres", a affirmé jeudi le Premier ministre roumain Traian Basescu en référence aux projets envisagés par la France et l'Allemagne pour la zone euro. "N'importe quelle décision de la zone euro affecte la vie des citoyens roumains", a-t-il affirmé devant le congrès des partis européens de droite (PPE) à Marseille.

15h35 : David Cameron brandit la menace d'un veto. Le Premier ministre britannique David Cameron assure qu'il n'hésiterait pas à opposer un veto à un traité censé régler la crise de la zone euro, si ce traité ne préserve pas les intérêts de la Grande-Bretagne. "Je ferai de mon mieux pour la Grande-Bretagne et j'espère que si nous avons un bon accord, ce sera une bonne chose pour notre pays. (...) Je n'irai pas à Bruxelles sans me battre pour notre pays", a-t-il dit.

15h34 : La Pologne contre à une Europe "à plusieurs vitesses". Le Premier ministre polonais Donald Tusk s'est dit opposé jeudi à une "Europe à plusieurs vitesses", affirmant que "l'Europe, c'est 27 Etats membres, pas 17 ou 17 plus", comme l'envisagent la France et l'Allemagne. "La crise scelle notre cercueil si nous choisissons d'aliéner l'Europe à 27", a-t-il ajouté.

"Nous allons trouver de bonnes solutions. Je suis convaincue que nous allons trouver une solution à toutes les questions", a déclaré Angela Merkel devant le congrès des partis européens de droite (PPE) à Marseille. La chancelière a toutefois reconnu que les débats "seront difficiles" au sommet européen. "Je demande la compréhension de ceux qui n'ont pas l'euro. Nous devons exprimer un signe fort à l'extérieur. Les mots seuls ne suffisent pas, il nous faut plus de lien, il nous faut une modification des traités", a-t-elle plaidé.

15h05 : L'UE ne doit pas céder aux exigences britanniques, selon Juncker. Il ne faut pas faire de concessions au Royaume-Uni sur la régulation financière pour prix de son accord sur un nouveau traité européen qui permettrait une meilleure discipline budgétaire, a déclaré le président de l'Eurogroupe. Jean-Claude Juncker a mis en garde contre le risque qu'il y aurait à faire trop de concessions au Royaume-Uni, qui veut éviter toute discipline en matière de régulation financière pour protéger la City de Londres et entend rapatrier certaines compétences, notamment en matière sociale. "En échange d'une réforme à Vingt-Sept, il ne faut pas donner au Royaume-Uni des espaces de liberté qui lui permettent de faire ce qu'il veut en matière de régulation financière, alors que les autres centres financiers seraient davantage encadrés au sein de la zone euro", déclare-t-il.    "Je n'aimerais pas non plus l'idée d'avoir un traité à Vingt-Sept avec des dérogations pour les Britanniques sur les questions sociales", a ajouté le président de l'Eurogroupe.

Le président français Nicolas Sarkozy a souhaité jeudi que les Européens parviennent dès vendredi lors du conseil européen de Bruxelles à un accord sur la réforme de leur gouvernance économique, estimant qu'ils n'auraient "pas de seconde chance". "Il faut décider tout de suite. Plus nous tarderons à prendre cette décision, plus elle sera coûteuse, moins elle sera efficace (...) si vendredi nous n'avons pas un accord, nous n'aurons pas de seconde chance", a lancé le chef de l'Etat devant le congrès des partis européens de droite (PPE) à Marseille.

"Jamais l'Europe n'a été aussi nécessaire, jamais elle n'a été aussi en danger. Jamais autant de pays n'ont voulu adhérer à l'Europe, jamais le risque d'explosion de l'Europe n'a été aussi grand", a-t-il ajouté.

14h15 : Clinton a confiance en l'Europe. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a assuré jeudi les dirigeants européens de sa confiance dans leur capacité à résoudre la crise de la dette mais en prévenant qu'ils devaient pour cela s'accorder sur un plan à leur sommet de jeudi et vendredi.

"Nous avons une grande confiance en l'Europe (...) Mais nous avons besoin d'un plan, que nous pourrons suivre, afin de connaître la voie vers la sortie" de la crise, a-t-elle déclaré au cours d'une conférence de presse au siège de l'Otan.

12h45 : La Russie "préoccupée" par la crise de l'euro. "Nous sommes très préoccupés par cette question parce qu'elle a un impact sur la situation dans le monde entier et également dans notre pays", a déclaré le président russe Dmitri Medvedev. "Les problèmes de l'euro sont liés au fait que pour la première fois une devise est utilisée dans des pays qui ne se ressemblent pas, des pays forts et des pays faibles", a-t-il souligné à l'issue d'une rencontre avec le président tchèque Vaclav Klaus.

De son coté le président tchèque, réputé pour son euroscepticisme, a estimé que "le problème de l'euro n'était que la partie émergée de l'iceberg" se prononçant pour "une transformation de l'intégration européenne".

12h00 : Pour la Suède, changer le traité n'est pas "la solution qu'attendent les marchés". "Des changements légaux aux traités qui pourraient prendre du temps sont peut-être nécessaires, mais je ne crois pas que ce soit la solution que les marchés attendent", a déclaré le Premier ministre suédois, Fredrik Reinfeldt. "Les marchés veulent savoir si nos pare-feu ont une puissance suffisante et si nous faisons suffisamment pour accroître la discipline budgétaire et les réformes dans les pays qui ont le plus de problèmes. Ce sont là les solutions", a-t-il précisé, sans fermer complètement la porte à un changement de traité. La Suède est membre de l'UE mais pas de la zone euro.

11h30 : : Les Etats-Unis et le monde ont "un très intérêt au succès" du sommet. Les Etats-Unis et le monde ont "un très grand intérêt au succès" du sommet européen de Bruxelles de jeudi et vendredi, a déclaré jeudi à Milan le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner. "Je pense que nous pouvons être encouragés et le monde peut être encouragé par les progrès réalisés ces dernières semaines" par les leaders européens, notamment vers une plus grande intégration budgétaire, "ce qui est très important pour la viabilité de l'union monétaire", a-t-il ajouté.

Il faut trouver un accord au sommet européen de vendredi et mettre en place les mécanismes visant à éviter une contagion de la crise au coeur de la zone euro, a déclaré le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker. "L'euro lui-même, en ce qui concerne sa valeur interne, en ce qui concerne le régime de change, n'est aucunement menacé", a-t-il estimé. "Nous devons tout faire pour mettre en place des instruments et des mécanismes de pare-feu pour éviter la contagion vers les pays qui relèvent du centre de la zone euro", a-t-il ajouté. "Il doit y avoir un accord."