Sida : un nouveau-né a été "guéri"

Une trithérapie a permis au système immunitaire de l'enfant de contrôler le virus.
Une trithérapie a permis au système immunitaire de l'enfant de contrôler le virus. © MAX PPP
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avec agences , modifié à
Une trithérapie très précoce a permis au système immunitaire de l'enfant de contrôler le virus.

L'info. C'est une première qui encourage les chercheurs. Aux Etats-Unis, un bébé, contaminé à la naissance par le sida, a été "guéri" grâce à une trithérapie précoce. Le virus n'a pas été complètement éradiqué mais sa présence est tellement faible que le système immunitaire de l'enfant peut le contrôler tout seul désormais, sans traitement antirétroviral, ont expliqué les médecins.

Le traitement. La petite fille avait reçu une trithérapie moins de 30 heures après sa naissance, avant même que les examens en laboratoire confirment qu'elle était infectée par le virus. L'enfant a ensuite été traitée régulièrement pendant un an et demi avant de disparaître pendant dix mois durant lesquels elle n'a pas été soignée. A son retour, les médecins ont effectué des examens sanguins standard qui n'ont pas détecté la présence de VIH.  Seules des traces du virus ont été repérées par des analyses génétiques mais elles ne sont pas suffisantes pour sa réplication.

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L'explication. Ce traitement précoce explique probablement la guérison "fonctionnelle" de l'enfant en bloquant la formation de réservoirs viraux difficiles à traiter, selon les chercheurs. Ces cellules contaminées "dormantes" relancent l'infection chez la plupart des personnes séropositives dans les semaines après l'arrêt des antirétroviraux et expliquent pourquoi la plupart des individus ont besoin d'un traitement toute leur vie.

"Faire une thérapie antirétrovirale chez les nouveau-nés très tôt pourrait permettre d'obtenir une très longue rémission sans antirétroviraux en empêchant la formation de ces réservoirs viraux cachés", souligne le Dr Deborah Persaud. C'est ce qui s'est apparemment passé avec cet enfant, estime cette chercheuse. Les tests avaient montré une diminution progressive de la présence virale dans le sang du nouveau-né jusqu'à ce que le virus soit indétectable dès 29 jours après la naissance.

L'espoir. Selon les virologues, le cas de ce bébé apparemment guéri pourrait changer la pratique médicale actuelle en mettant en lumière le potentiel d'un traitement antirétroviral très tôt après la naissance pour ces nouveau-nés à hauts risques. Mais, soulignent ces chercheurs, le premier objectif reste la prévention pour empêcher la transmission de la mère à l'enfant. Les traitements antirétroviraux des femmes enceintes permettent actuellement d'éviter de transmettre le virus à l'enfant dans 98% des cas.

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