Sea Shepherd renonce à traquer les baleiniers japonais dans le Grand Sud

Pour la première fois depuis 12 ans, Sea Shepherd renonce à sa campagne annuelle de harcèlement des baleiniers japonais
Pour la première fois depuis 12 ans, Sea Shepherd renonce à sa campagne annuelle de harcèlement des baleiniers japonais © EITAN ABRAMOVICH / AFP
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avec AFP , modifié à
Le fondateur de l'organisation écologiste a annoncé qu'étant donné la puissance maritime japonaise, les navires de Sea Shepherd ne pouvaient plus lutter pour harceler les pêcheurs de baleines comme ils le faisaient depuis 12 ans.

L'organisation écologiste Sea Shepherd a renoncé à sa campagne annuelle de harcèlement des baleiniers japonais dans le Grand Sud, reconnaissant ses propres limites face à la puissance maritime nippone.

Une pêche à la baleine polémique. L'association est engagée depuis 12 ans dans de spectaculaires opérations en haute mer dont le but est d'empêcher les navires japonais de chasser la baleine. Elle affirme avoir d'une part sauvé des milliers de cétacés et de l'autre révélé au monde les activités illégales des baleiniers japonais.

Le Japon prétend pêcher les baleines à des fins scientifiques. Mais les organisations de défense des cétacés ainsi que plusieurs pays estiment que Tokyo utilise de façon malhonnête une exception dans le moratoire sur la pêche à la baleine datant de 1986.

Une marine japonaise trop puissante. Le fondateur de Sea Shepherd, le Canadien Paul Watson, a annoncé dans un communiqué que les navires de l'organisation n'appareilleraient pas cette année, expliquant que de nouvelles stratégies de lutte étaient nécessaires.

"Nous avons découvert que le Japon recourt désormais à une surveillance militaire pour suivre en temps réel par satellite les mouvements des bateaux de Sea Shepherd", a-t-il dit dimanche dans un communiqué. "S'ils savent où nos navires se trouvent à tout moment, ils peuvent facilement nous éviter", a-t-il ajouté, en reconnaissant l'impact plus faible de la campagne 2016-2017. "Nous ne pouvons lutter contre leur technologie de type militaire."

Des lois pour lutter contre Sea Shepherd. Paul Watson a accusé Tokyo d'avoir durci son arsenal antiterroriste avec des lois spécifiquement destinées à lutter contre son organisation. Il a ajouté que le Japon avait laissé entendre qu'il pourrait déployer sa marine pour protéger ses baleiniers. D'où la difficulté de plus en plus grande à rivaliser, y compris financièrement, avec un secteur baleinier soutenu par "une superpuissance économique mondiale".

"Le choix auquel nous sommes confrontés est le suivant : continuons-nous à affecter nos ressources limitées dans une nouvelle campagne dans l'océan Austral qui aura peu de chance de succès. Ou ne faut-il pas se rassembler avec des stratégies et tactiques différentes ?", a-t-il demandé.