Scandales sexuels dans l'humanitaire : le CICR souhaite un "changement de culture"

Le directeur du Comité international de la Croix-Rouge évoque un "tournant pour l'humanitaire".
Le directeur du Comité international de la Croix-Rouge évoque un "tournant pour l'humanitaire". © Benjamin CREMEL / AFP
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avec AFP , modifié à
La Croix-Rouge estime que le secteur humanitaire est à "un tournant de son histoire", après les révélations sur des scandales sexuels au sein de plusieurs ONG.

Le secteur humanitaire se trouve à un "tournant de son histoire". Pour le directeur du Comité international de la Croix-Rouge, un "changement de culture" est nécessaire au sein du CICR, après les multiples révélations sur des abus commis par des membres d'ONG.

Ofxam, Save the Children, Onusida… "Il est extrêmement important que le silence qui entourait ces questions ait été brisé. L'ensemble du secteur humanitaire se trouve à un tournant de son histoire", a indiqué Yves Daccord, dans une déclaration écrite. "Nous devons rester humbles, écouter attentivement les communautés et les membres du personnel et reconnaître qu'un changement de culture doit être opéré dans notre institution", a-t-il ajouté.

Cet appel survient dans le sillage du vaste scandale touchant l'organisation britannique Oxfam, incluant des faits de prostitution en Haïti. Vient s'ajouter la démission du numéro deux de l'Unicef, le Britannique Justin Forsyth, accusé de comportement inapproprié envers des femmes alors qu'il travaillait pour l'organisation Save the Children.

Durcissement du code de conduite ? Le directeur exécutif adjoint d'Onusida, accusé d'agression sexuelle par une employée mais blanchi par une enquête interne de l'ONU, a également annoncé son départ de l'agence. Au CICR, tous les membres du personnel ont l'obligation contractuelle de respecter le Code de conduite du CICR, qui s'applique depuis 2006 et qui interdit explicitement l'achat de services sexuels. Cette interdiction s'applique "en toutes circonstances et dans le monde entier, y compris les pays où la prostitution est légale", précise l'organisation, qui emploie plus de 17.000 personnes.

"Avoir recours au sexe tarifé est incompatible avec les valeurs et la mission de l'institution", relève Daccord. Depuis 2015, le CICR a identifié 21 membres du personnel qui ont été licenciés pour recours au sexe tarifé ou qui ont démissionné après l'ouverture d'une enquête interne. Par ailleurs, les contrats de deux autres membres du personnel suspectés d'"inconduite sexuelle n'ont pas été renouvelés".