Scandale en Corée du Sud : l'héritier de Samsung pourrait être arrêté

La justice cherche à savoir si le groupe a soudoyé Choi et Park afin d'obtenir le feu vert du gouvernement à une fusion controversée en 2015.
La justice cherche à savoir si le groupe a soudoyé Choi et Park afin d'obtenir le feu vert du gouvernement à une fusion controversée en 2015. © Ed Jones / AFP
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avec AFP , modifié à
Le procureur spécial chargé de l'enquête sur l'affaire de trafic d'influence autour de la présidente sud-coréenne a demandé un mandat d'arrêt contre le numéro un du groupe Samsung.

Les enquêteurs spéciaux travaillant sur le retentissant scandale politique de corruption qui secoue la Corée du Sud ont demandé lundi l'arrestation de l'héritier du groupe Samsung, Lee Jae-Yong, ont-ils annoncé dans un communiqué. Il revient désormais à un tribunal de Séoul d'émettre ou non un mandat d'arrêt contre le vice-président de Samsung Electronics

Considéré comme suspect. Fils du président du groupe Samsung Lee Kun-Hee et petit-fils de son fondateur, Lee Jae-Yong a été entendu la semaine dernière pendant 22 heures sur des soupçons de corruption. Il serait le premier chef d'entreprise à être arrêté dans cette affaire qui a entraîné la destitution de la présidente Park Geun-Hye. Les enquêteurs avaient annoncé mercredi que Lee Jae-Yong était considéré comme un suspect dans ce scandale à rebondissements centré autour de Choi Soon-Sil, la confidente de la présidente.

Des millions de dollars versés. Choi Soon-Sil est actuellement jugée pour avoir profité de ses relations avec Park Geun-Hye afin de soutirer des sommes astronomiques aux conglomérats sud-coréens qui ont versé des millions de dollars à des fondations privées créées par cette confidente de l'ombre. Plus d'une dizaine de personnes ont été arrêtées, dont Choi Soon-Sil, les anciens ministres de la Culture et des Affaires sociales, un ancien directeur de cabinet présidentiel et un professeur d'université. Lee Jae-Yong, 48 ans, est soupçonné d'avoir approuvé les versements à Choi Soon-Sil, qui auraient eu pour objectif d'obtenir des faveurs du gouvernement. Samsung est le conglomérat qui s'est montré le plus généreux en donnant aux fondations de Choi Soon-Sil 20 milliards de wons (17 millions de dollars), suivi par Hyundai, SK, LG et Lotte.

Un arbitrage douteux. Cela fait des mois que les enquêteurs entendent Lee Jae-Yong et d'autres cadres dirigeants de Samsung pour déterminer en particulier si le groupe a soudoyé Choi Soon-Sil et Park Geun-Hye afin d'obtenir le feu vert du gouvernement à une fusion controversée en 2015. Cette fusion entre deux unités du groupe, Cheil Industries et C&T, était considérée comme une étape cruciale pour assurer une passation de pouvoir en douceur au profit de Lee Jae-Yong. Elle avait été vertement critiquée par certains actionnaires au motif que la valeur de C&T aurait été délibérément sous-estimée, mais la Caisse nationale de retraite (NPS), gros actionnaire de Samsung sous tutelle du ministère des Affaires sociales, avait donné son feu vert à l'opération.