Scandale d'abus sexuels en Haïti : le directeur général d'Oxfam GB démissionne

Le numéro 2 d'Oxfam GB a décidé de démissionner pour permettre à l'ONG d'améliorer sa réputation, entachée par un scandale sexuel en Haïti.
Le numéro 2 d'Oxfam GB a décidé de démissionner pour permettre à l'ONG d'améliorer sa réputation, entachée par un scandale sexuel en Haïti. © Daniel LEAL-OLIVAS / AFP
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avec AFP , modifié à
Afin d'offrir un nouveau départ et une "vision fraîche" pour Oxfam, le directeur général de sa branche britannique a annoncé mardi qu'il démissionnait.

Le directeur général d'Oxfam GB, Mark Goldring, a annoncé mercredi sa démission, pour offrir un nouveau départ à l'ONG. La réputation de cette dernière a souffert après les révélations d'abus sexuels commis par certains de ses employés en Haïti. Dans un communiqué, Mark Goldring a précisé qu'il resterait jusqu'à la fin de l'année mais qu'ensuite, il était bon que l'ONG se reconstruise "avec une personne qui amènera une vision fraîche, de l'énergie avec un engagement à long terme".

Un scandale qui a éclaté en février.Oxfam avait été au cœur d'un scandale et perdu des milliers de donateurs après la révélation, en février, d'abus commis en Haïti par certains de ses employés après le séisme de 2010. Une jeune Haïtienne avait raconté au quotidien britannique The Times avoir eu une relation avec l'ancien directeur d'Oxfam en Haïti, Roland Van Hauwermeiren, alors qu'elle avait 16 ans et lui 61. D'autres employés étaient accusés de harcèlement et d'intimidation. Un témoin avait dit avoir été menacé physiquement.

Enquête interne en 2011. Une enquête interne avait été menée en 2011 au sujet de la mission humanitaire en Haïti, et à la suite de cette enquête, sept employés d'Oxfam avaient quitté l'ONG. Quatre avaient été licenciés pour "faute grave" tandis que trois avaient démissionné dont Roland Van Hauwermeiren, qui avait admis avoir engagé des prostituées. Celui-ci avait poursuivi sa carrière dans l'humanitaire, devenant chef de mission pour Action contre la faim (ACF) au Bangladesh de 2012 à 2014. Oxfam n'avait pas communiqué à ACF les raisons de sa démission.

Une série de mesures censées éviter un autre scandale. "Nous aurions dû être plus proactifs", avait reconnu Mark Goldring devant les membres d'une commission parlementaire britannique. Pour tenter de restaurer son image, Oxfam avait annoncé une série de mesures dont la création d'une commission "indépendante" pour passer en revue la culture et les pratiques de l'ONG. "Après la révélation publique des échecs passés d'Oxfam, nous avons redoublé d'efforts pour faire en sorte qu'Oxfam soit un endroit sûr et respectueux pour tous ceux en contact avec nous", a déclaré M. Goldring, cité dans le communiqué. La présidente d'Oxfam GB, Caroline Thomson, a salué l'"intégrité" et l'"humilité" de Mark Goldring.