Santé : Obama salue une "victoire"

La Cour suprême des Etats-Unis s'apprêtait jeudi à décider du sort de la réforme maîtresse de Barack Obama, la loi sur l'assurance-maladie.
La Cour suprême des Etats-Unis s'apprêtait jeudi à décider du sort de la réforme maîtresse de Barack Obama, la loi sur l'assurance-maladie. © MAXPPP
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avec agences , modifié à
La Cour suprême a approuvé sa réforme de la santé, à l'approche des élections.

C'est la fin d'une longue attente pour Barack Obama. Les neuf juges de la Cour suprême des Etats-Unis ont rendu jeudi leur décision très attendue sur le sort de la réforme de l'assurance-maladie, chère au président américain et qui a soulevé les passions outre-Atlantique. Et cette décision, qui concerne des millions d'Américains, est favorable à Barack Obama, puisque la Cour suprême a approuvé la réforme, avec toutefois des limitations sur l'extension de l'aide aux plus pauvres.

Le président américain a salué cette validation, y voyant "une victoire pour tous ceux qui, dans tout le pays, sont plus en sécurité grâce à cette loi et à la décision de la Cour suprême de la valider".

Une audience record

Signe que l'enjeu était grand et le climat tendu sur cette question, la plus haute juridiction du pays, à majorité conservatrice, a attendu le tout dernier jour de sa session annuelle pour rendre son verdict. Le verdict était très attendu, et la question a déchaîné les passions pendant des mois dans tout le pays.

C'est finalement le président conservateur de la Cour, John Roberts, qui a sauvé la loi en se joignant aux votes des quatre juges progressistes, sur les neuf que compte la juridiction. Devant la Cour, un millier de personnes s'étaient massées pour attendre la décision, qui a été accueillie par des larmes de joie pour certains.

Les républicains dénoncent une violation de la Constitution

Cette réforme, qui vise à assurer une couverture maladie à 32 millions d'Américains qui en sont dépourvus, est très controversée. Mitt Romney, le républicain qui affrontera Barack Obama en novembre, a d'ailleurs répété jeudi sa promesse d'abroger le texte s'il entrait à la Maison-Blanche. Quitte à oublier qu'il avait institué une législation similaire lorsqu'il était gouverneur de l'Etat du Massachussetts. Et la Chambre des représentants, aux mains des républicains, votera une nouvelle fois le 11 juillet pour abroger le texte. L'abrogation n'a cependant aucune chance de passer le cap du Sénat, où les démocrates sont majoritaires.

L'objet de la discorde : la disposition-clé qui rend obligatoire pour tous les Américains de se doter d'une couverture maladie avant 2014, sous peine de sanctions financières.

Plus de la moitié des Etats américains, tous gouvernés par des républicains, estiment que cette disposition viole la Constitution. Ils réclamaient donc à la Cour de retoquer l'ensemble des 2.700 pages de la législation qui, selon eux, ne serait plus alors qu'une "coquille vide". Les républicains invoquaient un article de la Constitution, la "clause du commerce", qui autorise le Congrès à réguler les échanges commerciaux mais qui,  estiment-ils, ne peut forcer quiconque à acheter quoi que ce soit.

Le combat de l'administration Obama

Dans un pays où près d'une personne sur sept était dépourvue de couverture maladie en 2011, le gouvernement estime au contraire que c'est de la compétence du Congrès. L'administration Obama a donc logiquement demandé à la Cour de juger la pièce maîtresse de la loi conforme à la Constitution et, dans le cas contraire, de confirmer le reste du texte dont plusieurs autres dispositions sont, selon elle, vitales pour élargir la couverture maladie des Américains. 

Cette disposition a été approuvée dans son principe, donnant une victoire au président démocrate, à quelques mois de la présidentielle de novembre. En revanche, l'extension de l'aide aux plus pauvres à 16 millions de personnes a été limitée, la Cour estimant que les Etats ne devaient pas perdre les fonds fédéraux pour ce programme s'ils refusaient son élargissement.

"Nous avons répondu à l'appel de l'histoire", avait déclaré Barack Obama lors de l'adoption de la loi en mars 2010. Mais de récents sondages ont montré l'impopularité de la réforme dans un pays obsédé par la défense des libertés individuelles (près de 56% des Américains se disent opposés à la réforme, selon un sondage Reuters-Ipsos publié dimanche). Un avis que ne partage visiblement pas la plus haute juridiction du pays.