Sanctions contre Pyongyang : la Chine fustige le rôle de "certains pays"

Le dernier tir de missile nord-coréen, qui a survolé le Japon, a ravivé la crise après un bref répit.
Le dernier tir de missile nord-coréen, qui a survolé le Japon, a ravivé la crise après un bref répit. © STR / KCNA VIS KNS / AFP
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avec AFP , modifié à
Pour la Chine, il vaut mieux privilégier un dialogue pacifique avec Pyongyang plutôt que de sanctionner à nouveau.

Pékin, principal soutien diplomatique Pyongyang, a dénoncé jeudi l'appel à des sanctions accrues contre la Corée du Nord après le tir d'un missile au-dessus du Japon, dénonçant le "rôle destructeur" de "certains pays" accusés de saboter tout effort de négociation.

Cette crise "n'est pas un jeu vidéo". "Il est dommage que certains pays ignorent de façon sélective les exigences du dialogue et ne parlent que de sanctions. Alors que la Chine et d'autres promeuvent des pourparlers pacifiques, ils nous entravent et nous font trébucher", a déclaré Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. "Dès que la situation se tend, (ces pays) fuient leurs responsabilités. Leurs actions et discours jouent un rôle destructeur et non constructif", a insisté Hua Chunying, lors d'un point-presse régulier. Or, la crise autour du nucléaire nord-coréen "n'est pas un scénario (de film) ni un jeu vidéo, c'est une situation réelle qui pèse sur la paix régionale (…) un problème sérieux et majeur", a-t-elle ajouté, appelant les différentes parties à adopter "une attitude responsable".

Tokyo veut encore sanctionner. Le Conseil de sécurité des Nations unies, dont la Chine est un membre permanent, est resté uni mardi en condamnant le dernier tir de missile nord-coréen, qui a survolé le Japon et ravivé la crise après un bref répit. Mais sans prévoir cependant de renforcement des sanctions existantes contre le régime de Kim Jong-Un. Tokyo avait exprimé ensuite son souhait qu'une nouvelle "résolution forte" sanctionnant la Corée du Nord soit adoptée par les quinze membres du Conseil.

Le Royaume-Uni a pour sa part appelé à de nouvelles sanctions internationales qui pousseraient la Russie et la Chine à renvoyer en Corée du Nord ses travailleurs expatriés, source d'importants revenus pour les autorités nord-coréennes. Le président américain Donald Trump avait lui estimé mercredi que discuter avec la Corée du Nord n'était "pas la solution".

Le secteur pétrolier, nouvelle cible ? La septième salve de sanctions internationales adoptée début août par le Conseil de sécurité de l'Onu vise à priver la Corée du Nord d'un milliard de dollars de recettes tirées de ses exportations de charbon, de fer, de minerai de fer et de sa pêche. Or, selon des sources diplomatiques, l'ONU garde en réserve d'autres possibilités de sanctions, comme des mesures visant notamment le secteur pétrolier. La Chine continue néanmoins de plaider pour une solution "pacifique" et la reprise des "pourparlers à Six" (entre les deux Corées, les Etats-Unis, la Chine, la Russie et le Japon), interrompus depuis 2009.

Pékin défend également "un double moratoire", proposant l'arrêt simultané des essais balistiques et nucléaires de Pyongyang et des exercices militaires entre Etats-Unis et Corée du Sud.