Russie : quels risques nucléaires ?

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Europe1.fr (avec Marie Casadebaig) , modifié à
L'inquiétude augmente alors que les incendies sont aux portes de deux installations nucléaires.

Le ministère russe des Situations d'urgence a indiqué jeudi avoir réduit à 81.000 hectares la surface des incendies de forêt depuis la fin juillet, ravageant au total plus de 800.000 hectares et faisant 54 morts selon un bilan officiel.

Mais la progression des incendies vers deux sites nucléaires concentre désormais toutes les inquiétudes. Le centre de recherche nucléaire de Sarov, à l’est de Moscou, est menacé par les flammes, distantes de 60 km seulement. Une évolution qui fait craindre la possibilité d’un accident nucléaire.

Après avoir nié tout danger, les autorités avaient affirmé le 4 août avoir évacué les matières fissiles et explosives du centre. Elles avaient indiqué lundi avoir remis en place ces équipements, les incendies étant officiellement maîtrisés. 70 hommes, 2 avions et 2 hélicoptères ont été dépêchés sur place pour s'ajouter aux 3.400 qui y luttent contre le feu depuis plus d'une semaine.

Les alentours de Tchernobyl en flammes

Des tourbières sont en feu depuis lundi à 60 kilomètres au sud de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine. L’incendie "sera éteint aujourd'hui ou demain", a assuré le ministère des Situations d'urgence.

"Il ne faut pas que les gens confondent la catastrophe de Tchernobyl en 1986 et les conséquences que pourraient avoir en France les incendies de territoires contaminés. C’est absolument pas du tout la même chose", a expliqué jeudi sur Europe 1 Bruno Chareyron.

Pas de risque en France

Ce responsable de la Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité (Criirad) considère qu’il n’y a pour l’instant pas de risque : "Pour le territoire Français on peut être raisonnablement rassurant. Par contre, ce qui nous inquiète plus, c’est si ces incendies se mettaient à détruire les systèmes de sûreté de certaines installations nucléaires", pouvant conduire à "un grave accident nucléaire".

Seule certitude, "la radioactivité de l’air en France reste pour l’instant à des taux normaux", a par ailleurs détaillé Bruno Chareyron.