Russie : les fournisseurs d'accès commencent à bloquer Telegram

Telegram permet à ses utilisateurs de communiquer via des messages cryptés.
Telegram permet à ses utilisateurs de communiquer via des messages cryptés. © ALEXANDER NEMENOV / AFP
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avec AFP , modifié à
Après le refus de Telegram de donner les clés pour lire les messages cryptés de ses utilisateurs, les autorités russes ont décidé de bloquer la messagerie dès lundi. 

Les fournisseurs russes d'accès Internet ont commencé lundi à bloquer la messagerie Telegram, conséquence d'une décision de la justice russe que l'agence de régulation des télécoms Roskomnadzor leur a ordonné d'appliquer. "Roskomnadzor a reçu la décision du tribunal de Taganski (à Moscou) de bloquer sur le territoire russe les services de Telegram. Cette information a été envoyée lundi 16 avril aux opérateurs", a indiqué Roskomnadzor dans un communiqué. Conséquence de cette décision, certains opérateurs avaient commencé lundi après-midi à bloquer Telegram en Russie.

Telegram refuse de donner les clés pour lire les messages. Vendredi, un tribunal de Moscou a ordonné le blocage de la messagerie Telegram en Russie pour avoir refusé de fournir aux services spéciaux (FSB) les clés permettant de lire les messages des utilisateurs. "Les autorités russes ont commencé à bloquer Telegram. Le service peut être instable sans VPN. Nous vous tiendrons informés des développements à venir", a indiqué Telegram dans une notification aux utilisateurs russes.

Bras de fer avec les autorités. "Il est révélateur que les gouvernements autoritaires (par exemple la Russie) essaient de bloquer Telegram pour son cryptage mais sont plus souples quand il s'agit d'autres messageries cryptées", a commenté de son côté le fondateur de Telegram Pavel Dourov, sans préciser à quelle messagerie il faisait allusion. Telegram, une application utilisée par 200 millions de personnes dans le monde, est connue pour offrir une confidentialité élevée et se trouve engagée dans un bras de fer depuis plusieurs mois avec les autorités russes, qui exercent une pression croissante sur Internet ces dernières années.