Rubygate : Berlusconi jugé le 6 avril

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avec agences , modifié à
La justice italienne a annoncé mardi un "procès immédiat" dans l'affaire de prostitution sur mineure.

Silvio Berlusconi se rapproche de plus en plus de la case tribunal. La juge Cristina Di Censo a annoncé mardi un "procès immédiat" pour le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi pour recours à la prostitution de mineure et abus de fonction dans le scandale sexuel Rubygate, selon des sources judiciaires citées par les médias italiens.

La magistrate a fixé la première audience de cette procédure accélérée prévue par le code pénal italien en cas d'"évidence de la preuve" au 6 avril. Le milliardaire n'est pas obligé d'assister à son procès mais, depuis l'abrogation partielle le 13 janvier par la Cour constitutionnelle d'une loi lui accordant une immunité pénale pour 18 mois, il devra justifier à chaque fois qu'il a un "empêchement légitime" qui rend impossible sa présence sur le banc des accusés.

Le Rubygate, l’affaire de trop

"Nous ne nous attendions pas à autre chose", ont réagi les avocats du Cavaliere, avant de dénoncer une instrumentalisation politique. "Il n'y a ni crime ni victime mais un procès tambour battant et surtout un procès mené depuis des semaines dans les médias. Il est évident que la gauche défaite aux élections et au parlement tente d'utiliser la justice" contre le président du Conseil, a commenté Daniele Capezzone, porte-parole du parti du Cavaliere, le PDL.

Le milliardaire sera jugé pour avoir rémunéré les prestations sexuelles de Ruby, la jeune Marocaine Karima El Mahroug, quand elle était mineure entre février et mai 2010 et pour être intervenu auprès de la police à Milan pour la faire relâcher après son interpellation la nuit du 27 au 28 mai pour vol. Aussi bien Silvio Berlusconi que Ruby ont nié avoir eu des rapports sexuels, la jeune fille qui a eu 18 ans en novembre admettant seulement avoir participé à des dîners "tout à fait normaux et sages".

Persuadé qu’elle était bien la nièce de Moubarak

En outre, la défense de Silvio Berlusconi affirme qu'il est intervenu pour faire libérer la jeune fille parce qu'il était convaincu qu'elle était "la nièce du président égyptien Hosni Moubarak" et voulait préserver de bonnes relations avec son pays.

Le Rubygate est le troisième scandale sexuel qui implique Silvio Berlusconi, après les affaires Noemi (mai 2009), une mineure dont la fréquentation avait abouti à une demande de divorce de sa femme, et D'Addario (juin 2009), une prostituée qui avait raconté une nuit torride avec le Cavaliere. Mais il s'agit de l'affaire la plus grave car il est passible de trois ans de prison pour recours à la prostitution et de douze ans de réclusion pour abus de fonction.