Royaume-Uni : quand Boris Johnson s'opposait au Brexit dans une tribune

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Boris Johnson occupe aujourd'hui le poste de ministre des Affaires étrangères. © DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP
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avec agences
L'actuel ministre des Affaires étrangères britannique a rejoint le camp du Brexit au cours de la campagne.

Un maintien dans l'Union européenne (UE) serait "une aubaine pour l'Europe et le monde". Ces mots sont signés Boris Johnson. Oui, celui-là même qui a été l'un des portes-voix du Brexit, de la sortie de l'UE, et qui occupe aujourd'hui le poste de ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de Theresa May. Cette phrase est issue d'un plaidoyer pro-UE rédigé par l'ancien maire de Londres, auquel le journal britannique The Sunday Times a eu accès.

"Voulez-vous vraiment que le Royaume-Uni quitte l'UE ?" Dans ce texte, écrit deux jours avant de rallier le camp du Brexit (!), Boris Johnson prévient qu'ue sortie de l'UE risquerait de provoquer un "choc économique" et de conduire à "l'éclatement" du Royaume-Uni. La contribution britannique au budget de l'UE "semble assez modeste" si on considère l'avantage que procure l'accès illimité à un marché unique se trouvant "sur le pas de notre porte", estime encore Boris Johnson, avant de s'interroger : "Pourquoi sommes-nous si déterminés à y tourner le dos (...) Posez-vous la question : malgré tous ses défauts et déceptions, voulez-vous vraiment que le Royaume-Uni quitte l'UE ?" On tombe des nues, tant Boris Johnson s'est justement acharné pendant la campagne, et même encore maintenant, à démonter ces arguments.

Un simple exercice d'argumentaires ? Comment dès lors expliquer l'existence de cette tribune, authentifiée par les proches mêmes de Boris Johnson ? Celles-ci indiquent dimanche que "BoJo" avait rédigé son plaidoyer pro-UE uniquement pour articuler sa pensée et qu'il s'était tout de suite rendu compte que les arguments en faveur d'un maintien dans l'UE étaient insuffisants. Il aurait rédigé ce texte exhumé par The Sunday Times en même temps qu'un autre texte, articulé lui autour d'arguments inverses, allant dans le sens d'un Brexit…

Boris Johnson, que l'ancien Premier ministre, David Cameron, promoteur du référendum, espérait convaincre de s'engager en faveur du "Bremain", soit le maintien dans l'UE, a rallié en février le camp du Brexit. Un sondage réalisé alors pour le Mail on Sunday donnait aux partisans du maintien du Royaume-Uni dans l'Union une avance de 15 points. Le 23 juin, les Britanniques se sont prononcés à 52% en faveur du Brexit.