Les futurs passeports britanniques seront... "made in France"

Gemalto crédit : PAU BARRENA / AFP - 1280
C'est Gemalto qui a remporté le contrat face au britannique De La Rue (image d'illustration). © PAU BARRENA / AFP
  • Copié
M.R. , modifié à
C'est l'entreprise française Gemalto qui fabriquera les passeports britanniques à partir du Brexit, en mars 2019. Une décision qui passe mal auprès du fabricant britannique historique.

À partir de mars 2019, les Britanniques vont troquer leur passeport bordeaux européen contre sa version bleue fabriquée par Gemalto, une entreprise française, dévoile Le Parisien lundi.

Un contrat de dix ans pour Gemalto. Avec la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, les passeports vont retrouver leur couleur d'origine : le bleu. Et pour les fabriquer, c'est le Français Gemalto, leader des puces et documents électroniques sécurisés, qui a remporté l'appel d'offres estimé à 560 millions d'euros sur dix ans, selon les informations du quotidien.

Un choix difficile à accepter pour le concurrent britannique. Une décision qui sera rendue publique début avril, mais qui passe déjà mal auprès du fabricant britannique De La Rue, chargé jusque-là de produire les passeports. "Je voudrais inviter Theresa May ou Amber Rudd (la ministre de l’Intérieur) à venir dans mon usine pour qu’elles expliquent à mes employés dévoués en quoi cela est une décision raisonnable", a déclaré Martin Sutherland, le PDG de la firme britannique à la BBC

"L'entreprise choisie a démontré qu’elle était la mieux à même de répondre aux besoins de notre service des passeports avec un produit de haut qualité et sûr au meilleur coût pour nos clients et les contribuables”, a répondu le ministère de l'Intérieur dans un communiqué. Parmi les points positifs de l'offre de Gemalto serait une économie de 120 millions de livres (soit 137 millions d'euros) sur la durée du contrat et la création de 70 emplois sur le territoire britannique. 

Une "humiliation nationale". Néanmoins les partisans du Brexit et donc du pouvoir rendu aux Britanniques ne décolèrent pas. Dans les colonnes du Sun, l'une d'entre eux, Priti Patel, qualifie cette décision de "honteuse" et de "perverse", "C'est une humiliation nationale !", a-t-elle assuré.

Une pétition en cours. Avec des syndicats Unite the Union et GMB, et du tabloïd le Daily Mirror, De La Rue a lancé une pétition en ligne adressée à Theresa May pour que les passeports soient de nouveau fabriqués par une entreprise britannique. Elle a déjà recueilli plus de 17.000 signatures en quatre jours.