Royaume-Uni : la justice se prononce mardi sur le mandat d'arrêt émis contre Julian Assange

Julian Assange crédit : DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP - 1280
La justice britannique va se prononcer sur le maintien ou non du mandat d'arrêt qui pèse sur Julian Assange réfugié dans l'ambassade équatorienne de Londres depuis cinq ans © DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP
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avec AFP
Malgré sa récente naturalisation équatorienne, le fondateur de Wikileaks, Julian Assange, devrait être fixé sur le maintien ou non du mandat d'arrêt britannique qui pèse sur lui.

La liberté pour Julian Assange ? La justice britannique se prononce mardi sur une demande de lever du mandat d'arrêt visant le fondateur de WikiLeaks, réfugié à l'ambassade d'Équateur de Londres depuis plus de cinq ans.

Plus de poursuite pour viol en Suède. L'Australien de 46 ans avait trouvé asile en juin 2012 dans cet immeuble de briques rouges situé dans le quartier chic de Knightsbridge, à un jet de pierre du magasin de luxe Harrods, alors qu'il était recherché par la justice suédoise pour des accusations de viol qu'il niait. 

Mais après moult rebondissements, le parquet suédois a fini par classer l'affaire en mai 2017. Pour ses avocats, le mandat d'arrêt britannique émis à son encontre a donc "perdu son objectif et sa fonction". Sa défense invoque également les problèmes de santé de Julian Assange, qui selon elle n'a pas accès aux soins médicaux, et souffrirait de problèmes aux dents, à l'épaule et de dépression.

Une nationalité équatorienne mais pas de statut diplomatique. Dans l'espoir de trouver une solution au casse-tête diplomatico-judiciaire, Quito lui a accordé en décembre la nationalité équatorienne, demandant à Londres de lui reconnaître un statut diplomatique, ce qui lui aurait permis de quitter l'ambassade sans être arrêté par la police britannique.

Mais le Royaume-Uni a refusé d'accorder ce statut, et le parquet britannique maintient que le mandat d'arrêt britannique est toujours valide car Julian Assange n'a pas respecté les conditions de la liberté sous caution qui lui avait été octroyées. Le procureur Aaron Watkins a même qualifié d'"absurdes" les arguments présentés par les avocats d'Assange, la police britannique signifiant de son côté qu'elle interpellerait l'Australien s'il s'aventurait hors de l'ambassade.

Un risque d'extradition vers les États-Unis. En cas d'arrestation, le fondateur de WikiLeaks craint d'être ensuite extradé et jugé aux États-Unis pour la publication par WikiLeaks en 2010 de nombreux secrets militaires et documents diplomatiques américains. Le ministre américain de la Justice Jeff Sessions avait assuré en avril dernier que l'arrestation de Julian Assange était une "priorité" pour l'administration Trump.

Des conditions de vie difficiles. Depuis 2012, Julian Assange n'a fait que de rares apparitions publiques au balcon de l'ambassade, où il vit dans un petit appartement, avec un chat pour seule compagnie. Un four à micro-ondes, un tapis de course et une lampe à UV améliorent l'ordinaire mais ceux qui lui ont rendu visite décrivent des conditions éprouvantes.

Une figure controversée. Personnage désormais controversé, Julian Assange a été accusé récemment d'être un valet de la Russie pour son influence sur l'élection du républicain Donald Trump à la Maison-Blanche. En juillet 2016, WikiLeaks avait publié 20.000 courriels piratés du Parti démocrate, dont certains très préjudiciables à la campagne de Hillary Clinton. En octobre, un mois avant le scrutin, ce sont des milliers d'emails du président de l'équipe de campagne de la démocrate, John Podesta, qui étaient publiés par WikiLeaks, suscitant des éloges appuyés du candidat Donald Trump. Face aux accusations, Julian Assange a nié que la Russie ou tout autre État était derrière ces fuites.