Royaume-Uni : de la petite PME aux grosses sociétés, on tâche d'anticiper le Brexit

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Walid Berrissoul, édité par A.H.
Des petites entreprises jusqu'au cœur de la City à Londres, les conséquences économiques du Brexit sont dans toutes les têtes. Avec plus ou moins d'inquiétude.
REPORTAGE

Theresa May a signé, mardi soir, la lettre qui va déclencher le Brexit. Neuf mois après le vote, le divorce entre le Royaume-Uni et l'Union européenne est acté. La principale incertitude concerne l'économie du pays qui, jusqu'à présent, affichait une forme insolente.

"Ce sera une perte pour toute l'Europe". Sur les marchés financiers, c’est un peu comme si le Brexit avait déjà été absorbé. 20.000 emplois vont migrer vers l’Union européenne. Mais, malgré cela, la Bourse reste au beau fixe. Pour Jeremy Brown, qui défend la place boursière londonienne dans les négociations avec Bruxelles, l’Europe se trompe si elle pense que la City va déménager sur le continent. "Si c’est 20.000, c’est moins de 1% des emplois ici. Peut-être que plusieurs sociétés vont déménager vers une autre place financière, mais elles n’iront pas en France ou en Allemagne. Elles iront à New York ou à Singapour", estime-t-il. "Au final, ce sera une perte pour toute l’Europe. Donc mon message aux Français et aux Européens, c’est qu’on a un intérêt en commun", plaide-t-il.

Les ouvriers étrangers s'alarment. L'incertitude est nettement plus vive dans les petites entreprises. Certaines s'alarment du retour des taxes douanières. D'autres s'inquiètent car leur main-d’œuvre est presque exclusivement étrangère, comme c'est le cas dans un atelier textile, dans lequel Europe 1 s'est rendu. "Elles viennent de Bulgarie, de Roumanie, de Pologne… Il y a onze nationalités différentes ici, la plupart viennent de l’UE. On a besoin de leurs compétences, elles sont absolument vitales", assure une collègue. "Ce n’est pas bon pour l’Angleterre. Qui va faire notre boulot quand on sera parties ?", s'agace une ouvrière.

Pourtant, le carnet de commande est toujours plein. Mais la signature du Brexit, c'est "un peu comme si on venait de franchir le sommet de la montagne russe", glisse un responsable du Medef britannique.