Roms : la leçon de l’ONU à la France

© MAX PPP
  • Copié
avec agences , modifié à
L’ONU a demandé d’"éviter" les renvois collectifs de Roms. Une critique jugée "excessive".

Après les institutions européennes au cours des derniers jours, c’est au tour de l’Organisation des nations unies de se pencher sur la politique de la France en ce qui concerne les expulsions de Roms. A la clé : un rapport très critique dévoilé vendredi.

Le Comité de l'ONU pour l'élimination de la discrimination raciale a exhorté la France à "éviter" les renvois, "collectifs" et "sans consentement libre", de Roms dans leur pays. Les 18 experts internationaux se sont inquiétés d'une "montée (...) des violences à caractère raciste" et ont pointé du doigt des "discours politiques discriminatoires".

Des "discours discriminatoires"

Les critiques du Comité de l'ONU pour l'élimination de la discrimination raciale ne se limitent pas au cas des Roms. Au total, une dizaine de "recommandations" ont été adressées à Paris. Est notamment pointée du doigt la volonté du gouvernement de retirer la nationalité française en cas de délit grave.

La première réponse de la France est venue vendredi du ministère des Affaires étrangères. François Zimeray, l’ambassadeur chargé des droits de l'Homme, a assuré que la France respectait "scrupuleusement" les lois internationales. Plus musclé, Pierre Lellouche, le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, a critiqué le rapport de l’ONU, estimant qu’il avait "un caractère excessif et caricatural".

Une "véritable claque"

Le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, est monté au créneau dans un troisième temps pour répéter que la France n'acceptait pas les "caricatures" et les "amalgames". "Je vous mentirais et renierais mon engagement de toute une vie, si je vous disais que ces éclats autour des Roms m'ont fait plaisir", a ajouté l'ancien French doctor.

Mais, au final, "c'est une véritable claque contre la politique française actuelle", a estimé Malik Salemkour de la Ligue des droits de l'homme.