"Réveillé par un énorme rugissement"

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avec agences , modifié à
Quatre des treize rescapés de l’avalanche, qui a fait onze morts au Népal, racontent le drame.

Ils n’étaient plus qu’à quelques jours de marche du sommet du Manaslu, au Népal, lorsque leur camp a été emporté par une avalanche. Au total, onze personnes ont perdu la vie, dont six Français. Treize alpinistes, miraculés, ont été secourus.

Quatre d’entre eux, un Allemand, un Américain et deux Italiens, racontent la violence de l’avalanche qui s’est abattue sur eux.

Andreas Reiter, Allemand, 26 ans. "J'ai été réveillé par un énorme rugissement. Puis l'avalanche a déferlé et a écrasé nos tentes. On a été emporté à 100 m en contrebas avec nos tentes, d'autres ont dévalé 300 m", confie Andreas Reiter qui s'est fracturé la colonne vertébrale. "Je n'ai pas été englouti, j'ai été emporté par l'avalanche. Mais je ne pouvais ni bouger ni aider ceux qui criaient à l'aide et étaient en train de mourir", dit-il sur son lit d'hôpital à Katmandou.

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Les corps de touristes pris dans l’avalanche ont été amenés, emballés dans des sacs de couchages, à l’hôpital universitaire de Tribhuvan. C’est là qu’ils seront autopsiés. 

Glen Plake, Américain, 48 ans. Ce triple champion du monde de ski libre originaire de Californie a décrit le lieu de l'avalanche comme une "zone de guerre". Il était en train de lire dans sa tente lorsque lui et son camarade de chambrée ont entendu un rugissement.

"C'était un énorme, énorme accident (...). Il y avait 25 tentes au camp numéro trois et toutes ont été détruites", a-t-il témoigné auprès d'Epic TV, spécialisée dans les aventures sportives. "Greg m'a regardé en disant : "c'était une énorme rafale de vent", et la seconde d'après : "non, c'était une avalanche" "L'avalanche est ensuite arrivée sur nous. J'ai été emporté et ai dévalé la montagne sur 300 m et quand ça s'est arrêté, j'étais toujours dans mon sac de couchage, toujours dans la tente, avec ma lampe frontale".

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Un des deux alpinistes italiens à l'aéroport international de Tribhuvan.

Christian Gobbi et Silvio Mondinelli,Italiens. Les deux alpinistes dormaient sous leur tente quand ils ont été réveillés par un son étrange suivi d'une violente bourrasque. Quelques secondes plus tard, la coulée les emportait. "Nous sommes partis avec la tente et on s'est arrêtés 250 mètres plus bas", a expliqué Christian Gobbi. "Nous avons eu de la chance d'en sortir indemnes, mais on a perdu nos chaussures, nos gants et nos lampes frontales".

"Nous nous sommes tous mis à crier et à chercher des survivants", poursuit Silvio Mondinelli. Il s'attaquait pour la troisième fois au Manaslu. "Au bout d'une heure environ, nous avons découvert qu'un membre de notre expédition italienne et un guide sherpa étaient morts dans la neige", reprend Christian Gobbi. "On a trouvé les chaussures de quelqu'un, on les a mises et nous sommes descendus", a-t-il ajouté.

Un peu plus bas, au second camp de base, le chef d'expédition, Garrett Madison, dormait avec son équipe lorsqu'ils ont été réveillés par "de la neige, du vent et de la glace s'engouffrant dans nos tentes". "Heureusement, tout le monde dans notre groupe était sain et sauf. Mais lorsque nous sommes montés au camp numéro trois peu après pour enquêter, nous avons découvert les restes d'une énorme avalanche et retrouvé de nombreux alpinistes en détresse", a-t-il ajouté.