Référendum : voici la question qui sera posée aux Grecs

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Des électeurs grecs lors des législatives de janvier 2015 (illustration) © AFP/ANGELOS TZORTZINIS
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P.H.
Les Grecs doivent choisir s'ils approuvent un document de travail sur des réformes d'austérité. Mais certaines voix doutent de la validité du texte.

Encore six jours avant le référendum qui décidera de l'avenir de la Grèce. Le 5 juillet, les électeurs grecs se rendront aux urnes pour décider s'ils acceptent ou non les propositions faites par les créanciers du pays. L'intitulé exact du bulletin de vote (traduit de l'anglais par Europe 1) a été dévoilé lundi.

Acceptez-vous le projet d'accord soumis par la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international lors de l'Eurogroupe du 25.06.2015 et composé de deux parties, qui constitue leur proposition unifiée ?

Le premier document est intitulé "Réformes pour la réussite du programme actuel et au-delà" et le second "Analyse préliminaire de la soutenabilité de la dette".

Non accepté / NON

Accepté / OUI

Les propositions du 25 juin. Comme prévu, les Grecs doivent indiquer leur opinion sur les propositions faites le jeudi 25 juin par la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international et publiées sur le site de la Commission européenne. Athènes et la troïka s'étaient notamment entendus sur une augmentation de l'impôt sur les sociétés, des coupes budgétaires pour l'armée, des mesures anti-corruption, une augmentation de la TVA à 23% (sauf pour les aliments de base ou encore l'énergie) et de la taxe sur les produits de luxe.

Le Premier ministre Alexis Tsipras a appelé son peuple à voter "non" aux propositions de ses créanciers, mettant en péril l'économie du pays ainsi que son maintien dans la zone euro. Lors d'un discours à Bruxelles lundi, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a lui fait un vibrant plaidoyer pour le "oui".

Un texte caduc ? Mais y a-t-il réellement un sens derrière le bulletin de vote grec ? Christine Lagarde, patronne du FMI, a estimé que "ce référendum portera sur des propositions et des arrangements qui ne sont plus valides". Selon elle, la Grèce devait s'entendre avec ses créanciers avant la date butoir du 30 juin. Le plan d'aide prenant fin mardi, les propositions des deux camps ne tiendraient que jusqu'à cette limite.

Sur son blog, Jean Quatremer, journaliste spécialiste des institutions européennes, a également estimé que le texte du jeudi 25 juin n'avait plus aucune valeur. Une nouvelle réunion des ministres des Finances de la zone euro s'était tenue vendredi 26 juin, quelques heures avant l'annonce du référendum. Dans l'article du journaliste de Libération, une source proche des négociations assure que l'Eurogroupe avait accepté certaines demandes grecques, notamment de limiter l'augmentation de la TVA dans la restauration à 13%. Quelle que soit la réponse des Grecs, l'avenir du pays reste embrumé.