Référendum en Centrafrique : deux tués, 20 blessés à Bangui

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© ISSOUF SANOGO / AFP
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G.S. avec AFP , modifié à
Des tirs à la mitrailleuse et au lance-roquettes ont éclaté dans le quartier musulman de la capitale. 

Des tirs à l'arme lourde ont frappé dimanche le quartier musulman PK5 de Bangui, en Centrafrique, où s'affrontaient partisans et opposants du référendum constitutionnel, a constaté une journaliste de l'AFP. Les tirs à la mitrailleuse et au lance-roquettes ont eu lieu autour de l'école Baya Dombia dans laquelle attendaient beaucoup d'électeurs, tandis qu'aux alentours des Casques bleus sénégalais de la mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca) ripostaient pour protéger les électeurs.

Au moins deux personnes ont été tuées et une vingtaine blessées au cours des affrontements. Les corps de deux personnes décédées étaient entreposés dans la mosquée Ali Babolo du quartier musulman du PK5, a constaté l'AFP. De sources hospitalières, une vingtaine d'habitants ont été blessés au cours de ces affrontements qui ont débuté à l'aube, avant de s'intensifier à l'arme lourde en milieu de journée aux abords d'un bureau de vote situé dans une école.

Déjà des tirs samedi matin. Des tirs avaient déjà éclaté entre partisans et opposants au référendum dans le quartier PK5, l'enclave musulmane de Bangui, où le principal bureau de vote est resté fermé pour des raisons de sécurité. Des tirs et des explosions de grenades ont également été entendus dans Gobongo, un des fiefs des milices chrétiennes anti-balaka dans la capitale, a indiqué une source sécuritaire selon laquelle trois personnes ont été blessées.

La participation au référendum, qui doit être suivi par une présidentielle et des législatives prévues le 27 décembre, divise les musulmans au sein de l'ex-rébellion Séléka. Ceux qui veulent voter sont souvent menacés par les opposants au référendum. Ces échéances électorales repoussées plusieurs fois dans ce pays dévasté par trois années de violences intercommunautaires, sont censées clore une transition politique à bout de souffle et permettre un retour à l'ordre constitutionnel, sous forte pression de la communauté internationale qui maintient le pays sous perfusion financière.

Un pays plongé dans le chaos. La Centrafrique, un des pays les plus pauvres au monde, est plongée dans le chaos depuis le renversement du président François Bozizé en mars 2013 par l'ex-rébellion Séléka, elle-même finalement chassée du pouvoir par une intervention internationale début 2014. Près de deux millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour approuver une nouvelle Constitution devant instaurer une 6e République depuis l'indépendance en 1960 de l'ex-colonie française. Les principales innovations du texte concernent notamment le nombre maximum de mandats présidentiels (deux), la lutte contre la corruption qui gangrène l'administration depuis des décennies, l'éviction des groupes armés du processus politique et la création d'une Haute cour de justice.