RDC : l'ONU dénonce la diffusion d'une vidéo du meurtre de ses experts

L'ONU a critiqué la décision de Kinshasa de rendre publique une vidéo montrant le meurtre de deux de ses experts.
L'ONU a critiqué la décision de Kinshasa de rendre publique une vidéo montrant le meurtre de deux de ses experts. © Andrew Burton / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP , modifié à
L'ONU a regretté que les autorités de République démocratique du Congo aient montré à des journalistes une vidéo montrant le meurtre de deux de ses experts.

Les Nations unies ont critiqué lundi la décision des autorités congolaises de présenter une vidéo montrant ce qu'elles affirment être les assassinats de deux experts de l'ONU tués en mars dans le pays, affirmant que la décision pourrait gêner l'enquête.

"Traumatisant pour les familles". Les autorités de la République démocratique du Congo avait montré à la presse quelques heures plus tôt cette vidéo d'environ deux minutes, dans le but apparent d'écarter les soupçons qui pèsent sur Kinshasa, dans cette affaire.

"La vidéo est une preuve du crime. Nous ne pensons pas qu'elle aurait dû être publiée. Nous ne pensons pas qu'elle aurait dû être montrée", a affirmé le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric. "On ne peut qu'imaginer combien cela est traumatisant pour les familles des victimes", a-t-il déploré, précisant que la vidéo est authentique.

Un adolescent décapite l'une des victimes. Sur la vidéo, on aperçoit un homme et une femme qui correspondent au signalement des deux experts, Michael Sharp (Américain) et Zaida Catalan (Suédo-chilienne) entourés par sept personnes parlant tshiluba, la langue dominante au Kasaï, coiffés de bandeaux rouges et armés de machettes, de bâtons, et pour l'un d'un vieux fusil. Rapidement, les deux étrangers sont contraints à s'asseoir par terre puis abattus. Un adolescent coupe alors la tête d'une des victimes.

Une enquête sur des fosses communes. Les deux victimes faisaient partie d'un panel d'experts qui enquêtaient sur l'existence de fosses communes dans la région.

Le Kasaï-central et trois autres provinces voisines sont en proie à des violences mêlant miliciens, policiers et soldats. Elles ont fait des centaines de morts au minimum depuis septembre, après le soulèvement de partisans d'un chef coutumier local, Kamwina Nsapu, tué en août par les forces de l'ordre après s'être rebellé contre les autorités congolaises.