Qui sont les victimes françaises de l'attentat de Tunis ?

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avec Julien Pearce et Benjamin Peter
Deux Français figurent parmi la vingtaine de morts de l'attaque du musée du Bardo de Tunis.

L'attaque contre le musée du Bardo a été fulgurante mercredi à Tunis. Une vingtaine de personnes ont péri dans l'assaut mené par deux hommes armés. Parmi les victimes, deux Français originaires des départements du Tarn et du Tarn-et-Garonne. Dans leurs villes, leurs proches se souviennent de personnes simples et respectées.

Un jeune retraité passionné de chevaux. Christophe Tinois, 59 ans, était un entraîneur de chevaux de course à la retraite. Installé à Castel-Sarrazin, dans le Tarn-et-Garonne, il avait une fille qui n'a appris la mort de son père que 24 heures plus tard. "Je n'ai pas écouté les infos hier", dit Emilie à Europe 1, les larmes aux yeux. "Je suis arrivée au travail avec le sourire, comme tous les jours" avant d'apprendre la mort de son père.

Emilie raconte que son père faisait "le premier voyage de sa vie" avec cette croisière qui faisait escale à Tunis. "Il a toujours travaillé sept jours sur sept avec les chevaux", raconte-t-elle. "Il a pris sa retraite il y a deux ans à la mort de ma mère" et voulait enfin voyager un peu.

Pourtant, se souvient Emilie, Christophe avait en tête l'instabilité qui avait secoué les rives méditerranéennes lors du Printemps arabe en 2011. "Un jour, alors que je voulais faire un voyage au Maroc ou en Tunisie – je ne me souviens plus -, il m'avait dit : 'Il ne faut surtout pas aller là-bas, c'est trop risqué'", rapporte la fille d'une des victimes du musée du Bardo. Alors quand son père lui avait dit qu'il entamait une croisière sur la mer Méditerranée avec sa nouvelle compagne, Emilie n'avait pas imaginé qu'il puisse faire escale dans ces mêmes pays, "puisqu'il nous avait toujours prévenu que c'était dangereux".

Un ex-coiffeur devenu féru de théâtre. L'autre Français, Jean-Claude Tissier, a succombé à ses blessures, selon La Dépêche du midi. Le Tarnais de 72 ans vivait à Aussillon. Les habitants de la petite ville de 6.000 habitants sont émus après avoir appris la mort de leur conseiller municipal. De cet ancien coiffeur des halles, on dit dans son quartier qu'il était "un brave homme, super gentil". "Le coiffeur est parti, ça fait mal", entend-on dans les rues d'Aussillon.

A son départ à la retraite, Jean-Claude Tissier s'était consacré à sa ville et tout particulièrement à l'association Arts et cultures, où il se passionnait pour le théâtre. "Il travaillait et se donnait beaucoup", se souvient Paule, la présidente de l'association. Elle raconte à Europe 1 qu'il se faisait une joie de partir en Tunisie avec sa compagne Nadine : "Ils n'avaient pas de moyens extraordinaires donc ils ne pouvaient pas se payer un voyage tous les ans". Pour Jean-Claude et Nadine, relate Paule, "c'était quelque chose d'important de prendre des petites vacances à deux. Il n'y a pas pire que partir pour un petit voyage et se retrouver assassiné. J'ai du mal à réaliser que je ne verrai plus Jean-Claude." Pour lui rendre hommage, une marche partira du siège de l'association à Aussillon, vendredi soir.

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