Faisal Shahzad risque la prison à perpétuité s'il est reconnu coupable d’avoir préparé l’attentat manqué à la voiture piégée à Times Square samedi dernier. Au fil des interrogatoires, ce trentenaire se dévoile peu à peu. Né au Pakistan, naturalisé américain, il vivait en fait dans la plus grande discrétion.
Sa trajectoire professionnelle avait tout de la "success story" : venu aux Etats-Unis avec un visa d’étudiant, Faisal Shahzad avait obtenu un master de gestion avant d’être embauché comme analyste junior par une entreprise financière, dans le Connecticut.
Sur le plan personnel, la vie de Faisal Shahzad semblait équilibrée. Fils d’un officier supérieur pakistanais, une situation plutôt favorisée, il avait épousé une Pakistanaise vivant aux Etats-Unis comme lui. Avec leurs deux enfants, âgés de 2 et 4 ans, ils s’étaient établis à Bridgeport, une petite ville paisible et modeste à une heure et demie de New York.
Dans le voisinage, la famille Shahzad était peu connue :
En 2009, la situation des Shahzad aurait basculé. Endettés, leur maison aurait été saisie et la famille aurait déménagé dans un petit appartement.
C’est à cette époque que Faisal Shahzad quitte les Etats-Unis pour un séjour de cinq mois au Pakistan. Officiellement, il allait rendre visite à ses parents. Aux enquêteurs, il a assuré avoir reçu en fait un entraînement dans des camps des talibans au Pakistan. Dans son village natal, les habitants le dépeignent simplement comme un père de famille "moderne" qui n'avait jamais affiché de haine pour l'Amérique ou de sympathies pour l'islam radical.