Québec : les indépendantistes de retour ?

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avec agences , modifié à
Les Québécois, qui votent, pourraient provoquer le retour du Parti Québécois au pouvoir.

C’est un confetti perdu dans les grandes plaines du Canada, mais il sait se faire entendre. Le Québec renouvelle, mardi, les 125 députés de l'Assemblée nationale au terme d'un scrutin uninominal à un tour.

Près de six millions d'électeurs de la Belle Province sont appelés aux urnes au terme d'une campagne marquée par le désir d'alternance, après un conflit social sans précédent au printemps. Cela devrait se traduire par le retour des indépendantistes sur les bancs de l'opposition depuis près d'une décennie.

Un quart de la population canadienne

L'issue du vote ne laisse que peu de doutes : les souverainistes du Parti québécois (PQ) devraient faire leur retour aux commandes de ce territoire de 8 millions d'habitants. Ils en avaient été chassés en 2003 par les Libéraux de Jean Charest, le Premier ministre sortant.

Selon le dernier sondage publié dimanche, le PQ de Pauline Marois rassemblerait 33% d'intentions de vote suivi par la Coalition Avenir Québec (CAQ, centre-droit) de François Legault, avec 28%, contre 27% pour le Parti libéral du Québec (PLQ) de Jean Charest.

Une femme à la tête de la belle Province

Pauline Marois, qui pourrait devenir la première femme à la tête de la province francophone, risque de ne pas avoir les coudées franches et de n'hériter que d'un gouvernement minoritaire, c'est-à-dire sans majorité absolue à l'Assemblée nationale.

Usé après neuf années au pouvoir, des soupçons de corruption et une contestation étudiante monstre au printemps qui a donné naissance à un mouvement social inédit, Jean Charest n'a eu de cesse durant les derniers jours de la campagne d'agiter le torchon rouge de l'indépendance.

L'indépendance en embuscade ?

Si géographiquement la province francophone ne fait pas le poids face à l’immensité du territoire national – deuxième plus grand pays du monde après la Russie - démographiquement les Québécois représentent un quart de la population canadienne. Un électorat à ne pas négliger. Mais l'appui actuel en faveur d'une séparation est limité, à peine un tiers des Québécois y seraient favorables selon de récents sondages.

Les inconnues du scrutin restent, pour le moment, la participation et le résultat pour la course au statut d'opposition officielle. Les troupes de Jean Charest sont en effet durement concurrencées par la CAQ, une nouvelle formation politique qui promet de faire "le ménage dans la corruption" et la "bureaucratie".