Que sait-on des accusations qui visent Asia Argento ?

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Asia Argento est devenue l'une des figures de proue du mouvement #MeToo ces derniers mois (photo d'archives). © AFP
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L'actrice, l'une des voix du mouvement #MeToo, a versé de l'argent à un homme affirmant qu'elle l'a agressé sexuellement. Son accusateur, Jimmy Bennett, est un jeune acteur avec qui elle a collaboré.

L'affaire éclabousse fatalement le mouvement #MeToo, dont Asia Argento, l'une des accusatrices d'Harvey Weinstein, était devenue la figure de proue. Selon des révélations du New York Times, l'actrice italienne a récemment versé 380.000 dollars à un jeune homme. Ce dernier affirme qu'elle l'a agressé sexuellement lorsqu'il était âgé de 17 ans. Europe 1 fait le point sur ce que l'on sait de ces accusations, à propos desquelles la comédienne ne s'est pour l'instant pas exprimée publiquement.

Qui est Jimmy Bennett, la victime présumée ?

Âgé de 22 ans, l'accusateur d'Asia Argento est un jeune comédien et musicien, auteur d'un single - Over Again, sorti en 2011 - et dont le nom figure au générique d'une quinzaine de films. Selon le New York Times, Jimmy Bennett a passé ses premiers castings très tôt, faisant la connaissance de l'actrice italienne à l'âge de sept ans seulement. En 2004, tous deux ont partagé l'affiche du Livre de Jérémie, réalisé par Asia Argento, dans les rôles d'une mère et son fils. Le film dépeint la relation fusionnelle entre une prostituée droguée et son enfant, qu'elle déguise en fille pour attirer les clients.

Depuis, tous deux continuent de faire référence l'un à l'autre comme "mère" et "fils" dans des posts sur les réseaux sociaux. Sous une photo d'elle publiée en 2013 sur Instagram, l'actrice écrit par exemple : "en attendant mon fils perdu depuis longtemps, mon amour Jimmy Bennett". "Je suis presque-là", répond le comédien, de vingt ans son cadet. Dans la déclaration d'intention de poursuite en justice de l'acteur, son avocat explique que "le sentiment de Jimmy était qu'une relation mère-fils avait éclos depuis leur expérience commune à l'écran".

Que reproche-t-il à Asia Argento ?

Les faits rapportés par la victime présumée remontent au 9 mai 2013. Ce jour-là, il rejoint Asia Argento le matin, dans un hôtel de luxe de Marina del Rey, en Californie. Selon le récit de Jimmy Bennett, alors âgé de 17 ans - un an de moins que la majorité sexuelle dans cet État -, l'actrice demande à se retrouver seule avec lui. Elle lui propose à boire, puis l'embrasse, le pousse sur le lit et le déshabille. S'en suit une fellation et un rapport sexuel. Puis les acteurs prennent quelques photos et déjeunent, avant que Jimmy Bennett ne rentre à Orange County, où il vit avec ses parents.

Interrogée par la radio NPR, la journaliste du New York Times Kim Siverson, à l'origine de l'enquête publiée dimanche, est restée prudente quant à la définition des faits. "Je pense que le terme d''agression sexuelle' prend un sens différent en fonction des gens", a-t-elle expliqué. "Il y a une définition criminelle, bien sûr. Dans ce cas précis, la question est de savoir s'il y a viol du point de vue de la loi. Mais je suis sûre que c'était différent de ce que l'on peut imaginer être un viol plus violent." Lundi, la police de Los Angeles a indiqué ne pas avoir ouvert d'enquête à ce sujet pour l'instant, tout en indiquant que des vérifications seraient effectuées. Parmi les éléments consultés par le Times figure un selfie des deux acteurs, pris dans un lit.

Pourquoi l'affaire éclate-t-elle maintenant ?

Selon son avocat, Jimmy Bennett, en état de "détresse émotionnelle", a choisi de parler au début du mouvement #MeToo. "Ses sentiments sur cette journée (de l'agression présumée, ndlr) ont récemment refait surface lorsque Mme Argento s'est retrouvée sous le feu des projecteurs, en tant que victime d'Harvey Weinstein", écrit le conseil. Ce dernier a alors rédigé un document indiquant qu'il intenterait des poursuites à moins que l'actrice ne paye 3,5 millions de dollars de dommages et intérêts - près de 10 fois plus que la somme finalement négociée. L'accord entre les deux parties, finalisé en avril, ne prévoit pas d'interdiction de communiquer sur les faits. Par la voix de son avocat, Jimmy Bennett a fait savoir lundi qu'il avait besoin de "24 heures, peut-être plus" avant de commenter cette affaire.