Que changerait "l'Obamacare" pour un Américain ?

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Charles Carrasco
FICTION - A quelques heures de l’impasse budgétaire aux Etats-Unis, Europe1.fr a dressé le portrait imaginaire d’un bénéficiaire de "l'Obamacare".   

L’INFO. La réforme de la santé d’Obama, "l'Obamacare", est, depuis plusieurs années, le punching-ball récurrent des républicains. En effet, l’opposition a profité de ce prétexte pour paralyser le budget, ce qui obligerait lundi soir les Etats-Unis à une fermeture d'administrations. Les républicains ont ainsi ajouté à une loi de financement un amendement qui retarde d’un an la mise en œuvre de la réforme de l’assurance maladie, ce à quoi s’oppose Obama. Mardi, des millions d’Américains prévoient justement de choisir une assurance maladie sur le site Internet du gouvernement.

>> Pour expliquez les enjeux de cette réforme, Europe1.fr a décidé de dresser le portrait fictif de John, 35 ans, qui va choisir une assurance-maladie.  

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Mardi 1er octobre, c’est une date que John attend depuis longtemps. Cet homme de 35 ans, qui vit dans l’Iowa, à Des Moines, enchaîne les petits-boulots à cause de la crise : fast-food, laverie industrielle, etc... Il a une femme et deux enfants à charge. Il gagne près de 33.000 dollars par an mais n’avait jusque-là pas de contrat d’assurance maladie, comme 55 millions d’Américain. Avant, un bobo, c'était pour sa poche. 

Mardi, il aura la possibilité de se rendre le portail d’un site Internet gouvernemental, "Marketplace" afin de souscrire à un plan santé. Une sorte de centrale d’achat regroupant les assurances privées conformes aux règles de "l’Obamacare". S’il ne fait pas cette démarche avant début mars, il pourrait recevoir une pénalité d'abord symbolique, autour de 95 dollars. La couverture choisie par John ne sera effective qu'à partir du 1er janvier. Cette réforme l’enchante car il sait que désormais son état de santé ne sera pas rédhibitoire pour s’assurer.

Il devra payer près de 1.129 dollars par an

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Concrètement, la taille de la couverture santé de John variera de 60% à 90% des coûts. En tant que foyer modeste, John va pouvoir bénéficier d’un crédit d’impôt (autour de 5.700 dollars) qui fera baisser le tarif de son plan santé. L’objectif affiché de "l’Obamacare" est que l’assurance santé ne coûte pas plus de 9,5% de ses revenus. Comme n’a cessé de le répéter le président américain, les primes d’assurance ne devront pas accéder celles d’un abonnement de téléphone portable. John a déjà fait le calcul sur le simulateur créé par la Kaiser family foundation et devrait payer près 1.129 dollars par an pour cette assurance-maladie.

Reste que pour que tout cela devienne réalité, le Sénat et la Chambre devront trouver un compromis. Il ne reste que quelques heures. John a confiance : le président américain Barack Obama a affirmé lundi qu'il n'était "pas du tout résigné" à une paralysie de l'Etat.