Indonésie : les médias locaux soutiennent la peine de mort

© ROMEO GACAD / AFP
  • Copié
Anne Vaganay avec Chloé Pilorget-Rezzouk , modifié à
Les médias indonésiens n'hésitent pas à grossir le trait pour parler des étrangers condamnés dans des affaires de drogue.

Avec l'une des législations les plus sévères au monde en matière de lutte contre la drogue, l'Indonésie est intransigeante envers ceux qu'elles considère comme des trafiquants de drogue. Cette politique implacable st soutenue et encouragée par la plupart des médias locaux.

Les écrans télévisés, comme un tableau de chasse, déclinent, sur une musique d'angoisse, l'identité de ceux que la presse appelle ici "les criminels toxicomanes". Parmi les noms, Mary Jane, la Philippine condamnée pour trafic d'héroïne, ou Serge Atlaoui, dit "Le Français". Pour ce dernier, il reste une procédure à régler, explique l'émission télévisée, mais comme pour les autres, il n'y a qu'un tarif s'appliquant ici : la peine de mort. Serge Atlaoui a en effet été retiré de la liste des exécutions imminentes ce week-end, mais le parquet a souligné qu'il serait fusillé seul si la procédure en cours devant le tribunal administratif était rejetée.

Une émission TV dédiée à la lutte contre le trafic de drogue. A mesure que la pression diplomatique monte, les médias indonésiens se justifient : ils déroulent leurs éditions  spéciales "Narcotrafic, comment éradiquer ce fléau ?" Dans cette émission télévisée, interviennent les plus hauts responsables politiques pour expliquer qu'il y a urgence à lutter contre le trafic de drogue en Indonésie et que la peine de mort est un droit de leur pays.

Des cercueils déjà gravés aux noms des condamnés. A l'écran, Rama, aux bras rongés par l'héroïne, vient approuver l'urgence de cette lutte, également soutenue par 84% de la population, d'après la presse locale ce mardi. Des journaux qui publient aussi les photos de neuf cercueils et des croix sur lesquelles sont déjà gravés les noms des condamnés à mort pour trafic de drogue : quatre Nigérians, deux Australiens, un Brésilien, un Indonésien et une Philippine. Dessus, la date du mercredi 29 avril 2015 et les lettres R.I.P, pour repose en paix.

>> LIRE AUSSI - L'Indonésie est implacable sur le trafic de drogue

>> LIRE AUSSI - Indonésie : un nouveau sursis pour le Français Serge Atlaoui

>> LIRE AUSSI - Serge Atlaoui : le PSG préfère rester neutre