Quand la fête dérape à Pampelune

Deux femmes de 22 et 16 ans ont été victimes des viols lors de ces fêtes.
Deux femmes de 22 et 16 ans ont été victimes des viols lors de ces fêtes. © Reuters
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avec Henri de Laguerie et AFP , modifié à
Deux femmes ont été victimes de viols lors des fêtes de la San Fermin qui se sont achevées jeudi.

C’est la face cachée des fêtes de la San Fermin. Pendant neuf jours, des dizaines de milliers de personnes, attirées par les lâchés de taureaux, envahissent la capitale de la Navarre en Espagne. Le soir, l’alcool coule à flots et Pampelune devient la ville de tous les excès. Y compris les agressions sexuelles

Une jeune femme de 22 ans a porté plainte pour viol après avoir été agressée lundi dans des toilettes publiques par un homme qu'elle avait rencontré dans un bar. Une jeune fille de 16 ans aurait également été violée le week-end dernier. Il y aurait d’autres victimes qui hésitent à dénoncer leur agresseur.

Le chef du service des urgences de l'hôpital régional, Javier Sesma Sanchez, a confirmé jeudi que deux femmes avaient été hospitalisées pour avoir subi des sévices sexuels pendant la San Fermin, ajoutant qu'un troisième cas restait à confirmer.

Les féministes dénoncent la loi du silence

Ce n’est pas la première fois que la célèbre fête espagnole est entachée de violence. Mais pour les associations féministes c’en est trop. Plusieurs d'entre elles ont dénoncé jeudi un climat permissif, propice aux agressions sexuelles qu'elles accusent la municipalité de dissimuler pour ne pas nuire à l'image des fêtes.

A la San Fermin, comme dans toute autre fête, tout n'est pas permis", affirme Zurine Altable, porte-parole du collectif Gora Irunea. "Nous demandons la transparence sur les agressions sexistes. C'est une réalité que tout le monde connaît et que la mairie et d'autres institutions tentent de masquer".

Le maire, Enrique Maya, s'est défendu en promettant une enquête sans concessions. "S'il est prouvé que ce type d'abus s'est effectivement produit, nous devons appliquer la loi avec toutes ses conséquences", a-t-il affirmé.

Des groupes féministes ont ouvert une ligne rouge destinée aux femmes et placardé sur les murs de la ville des affiches avec les mots "Non aux abus sexuels".