Putsch manqué en Turquie : les chars d'assaut quittent Istanbul et Ankara

© MENAHEM KAHANA / AFP
  • Copié
, modifié à
Plus d'un mois après la tentative de putsch avortée en Turquie, les chars d'assaut, qui patrouillaient dans les rues d'Istanbul et d'Ankara, se retirent enfin depuis lundi. 

Ils étaient l'incarnation physique de l'instabilité politique et de cette phase étrange qu'a vécu la Turquie ces dernières semaines. Les chars d'assaut qui patrouillaient dans les rues d'Istanbul, la plus grande ville du pays, et à Ankara, la capitale politique, ont commencé à se retirer lundi. Les inquiétantes tourelles qui circulaient sur les grandes artères vont donc disparaître, conformément à une décision du gouvernement de délocaliser une partie des garnisons hors des métropoles. Peut-être le début de l'apaisement pour un pays encore ensanglanté par l'attentat commis à Gaziantep le 20 août.

Cette opération, qui concerne plusieurs garnisons militaires de ces deux villes, continuera durant toute la semaine. La base militaire d'Akinci, dans la banlieue d'Ankara, d'où ont décollé des avions de chasse et des hélicoptères pour bombarder plusieurs sites à Ankara dont le parlement et l'entrée du palais présidentiel, sera aussi fermée, avait annoncé le Premier ministre Binali Yildirim. 

Quelque 273 personnes ont été tuées et plus de 2.000 autres blessées dans le coup de force qui a entraîné le grand ménage dans les cercles proches du réseau Gülen, soupçonné d'avoir fomenté le complot contre le gouvernement Erdogan. Depuis qu'il a déjoué ce coup d'état, ce dernier a d'ailleurs multiplié les licenciements, les jugements et les incarcérations dans l'administration. Certains observateurs qualifiant même de "purge" cette politique du systématique du gouvernement. Depuis le 15 juillet dernier, pas moins de 50.000 personnes ont été limogées, placées en garde à vue voire arrêtées.