Proche-Orient : Juppé joue la montre

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G.V. avec agences , modifié à
Le ministre des Affaires étrangères espère relancer le processus de paix au pas de charge.

En visite jeudi dans les territoires palestiniens, Alain Juppé a reçu de l’Elysée une feuille de route pour le moins chargée : relancer le processus de paix grâce à la médiation de la France et réussir une avancée d’ici septembre prochain, date à laquelle les Palestiniens menacent de faire reconnaître leur Etat devant l'ONU, avec ou sans l’approbation d’Israël.

Le ministre des Affaires étrangères a donc proposé la tenue à Paris d'une conférence internationale sur le Proche-Orient avant la fin du mois de juillet. "Si nous recevons à la suite de cette initiative des réactions favorables, nous serions prêts, sur la base d'un appel du Quartette (Etats-Unis, Russie, ONU et UE, ndlr), à organiser à Paris (...) une conférence qui ne se bornerait pas simplement à réunir les donateurs mais qui pourrait être une conférence politique plus large engageant ce processus de négociation", a déclaré Alain Juppé.

Accélérer le calendrier face à l’ultimatum de septembre

Si Alain Juppé propose une réunion d’ici le mois de juillet, c’est que le temps presse. La dernière tentative de relance des pourparlers de paix s'est heurtée l'an dernier à la querelle autour des colonies juives.

Lassés, les Palestiniens préviennent désormais qu'à moins d'une percée significative, ils comptent demander à l’ONU la reconnaissance unilatérale de la Palestine. Un processus qui irriterait les Israéliens et compliquerait encore un peu plus les négociations.

Mission impossible et délai inténable

C’est pourquoi la France propose une réunion très rapide, basée sur les propositions présentées le mois dernier par le président américain Barack Obama : un dialogue qui se concentrerait sur la question des frontières et de la sécurité en s'appuyant sur les frontières antérieures à la guerre des Six-Jours de 1967. Les questions du statut de Jérusalem et du droit au retour des réfugiés palestiniens seraient, elles, repoussées d'un an.

Problème, Israël ne veut même pas en entendre parler et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, pressé par son aile droite, a affiché sa fermeté. Côte palestinien, le Hamas et le Fatah ont à peine entamé un processus de réconciliation. Réussir là où Barack Obama n’a même pas été écouté, qui plus est au pas de charge : la tâche s’annonce difficile pour Alain Juppé.