Processus d'adhésion : la Turquie dénonce l'"hypocrisie" de l'UE

Les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE sont "au point mort".
Les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE sont "au point mort". © JOHN MACDOUGALL / AFP
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avec AFP , modifié à
Les 28 pays de l'Union européenne ont affirmé à l'issue d'une réunion mardi que les négociations sur l'adhésion d'Ankara étaient "au point mort". 

La Turquie a dénoncé mercredi l'"hypocrisie" de l'Union européenne après que des ministres représentant les 28 pays du Bloc eurent estimé qu'Ankara s'en éloignait "de plus en plus". Dans des conclusions publiées à l'issue d'une réunion mardi à Luxembourg, les 28 ministres des Affaires européennes ont noté que "la Turquie (s'éloignait) de plus en plus de l'UE" et que les négociations d'adhésion d'Ankara étaient "effectivement au point mort".

"Mentalité anti-turque". Ils ont précisé qu'"aucun nouveau chapitre ne (pouvait) être envisagé pour l'ouverture ou la fermeture et aucun autre travail de modernisation de l'union douanière UE-Turquie (n'était) prévu". "Nous voyons une fois de plus que l'UE ne traite pas la Turquie d'une manière équitable ou sincère", a réagi le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué, qualifiant les conclusions des ministres européens d'"hypocrites et incohérentes". Le ministre turc des Affaires européennes Omer Celik a pour sa part estimé sur Twitter que les conclusions européennes trahissaient une "mentalité anti-turque" et "manquaient de vision".

Des relations de plus en plus tendues. Les conclusions des ministres de l'UE faisaient écho à celles du dernier rapport d'évaluation de la Commission européenne sur les pays candidats à l'adhésion publié en avril, quand l'exécutif européen avait déjà écarté toute ouverture de chapitres de discussions sur l'adhésion d'Ankara. Les relations entre l'UE et la Turquie se sont très fortement tendues depuis la tentative manquée de putsch de juillet 2016 et les purges massives touchant opposants et journalistes qui ont suivi. Mardi, deux jours après la réélection du président Recep Tayyip Erdogan à la tête du pays, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et le président du Conseil européen Donald Tusk lui ont adressé une lettre commune de félicitations, soulignant leur volonté de continuer à "travailler étroitement" avec lui.